Après avoir appelé récemment à la vigilance, la Protection civile a annoncé une série de précautions à prendre, au nombre de 7, en cas de dégradation de la situation météorologique. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Presque huit ans après les inondations meurtrières de Bab El-Oued, la Protection civile dépasse enfin le stade des bilans après les catastrophes pour s'impliquer en aval. Dans un communiqué de presse, reçu par notre rédaction en fin d'après-midi d'hier, la direction générale de la Protection civile “détaille” les mesures de prévention à appliquer pour “sauver des vies humaines et réduire les dégâts susceptibles d'être générés suite à des situations météorologiques exceptionnelles”. Au nombre de sept, ces mesures préconisées par la Protection civile envers les citoyens sont les suivantes : ne jamais s'engager dans une zone inondable à pied ou à bord d'un véhicule ; ne pas s'abriter sous les ponts surplombants les cours d'eau ; éviter d'emprunter les chemins et sentiers longeant les berges des oueds ; mettre les enfants à l'abri et évacuer les familles vers des zones non inondables lorsque les eaux menacent sérieusement les habitations ; écouter la radio et respecter les consignes édictées par les services compétents et les collectivités locales ; éviter d'obstruer les cours d'eau et les avaloirs en déversant des détritus, gravats et autres dépôts solides. Ceux-ci devront être nettoyés et entretenus par les services concernés ; soyez vigilants, suivre l'évolution de la situation à travers les médias en écoutant les bulletins météorologiques. Cette initiative est certes louable et même très importante et elle vient surtout rappeler (pour ceux qui l'ont oublié) que la communication est, et restera, le moyen le plus adéquat pour une relation “saine” entre les institutions étatiques et les citoyens. Aussi, c'est une action qui est d'une grande urgence devant les innombrables dégâts causés par les dernières pluies à traves tout le pays. Certes, ces sept points peuvent paraître banals, mais cela ne sera jamais de trop. Comment ne pas le mentionner devant les cris de détresse qui nous parviennent de toutes les contrées du pays. À l'Ouest comme à l'Est, au Nord comme au Sud, nos villes et villages sont inondés à la moindre petite ondée. Aux dégâts matériels, il faut ajouter les nombreuses victimes de tout âge et en tout lieu. Selon un bilan officiel, les intempéries de septembre ont causé la mort de pas moins de 15 personnes. D'ici la fin de l'automne, on peut s'attendre, sans surprise, à un chiffre encore plus lourd. On peut même tabler qu'au-delà de mars, les perturbations météorologiques seront encore plus importantes et amèneront avec elles leurs lots de malheurs. Ce qui nous ramène au sujet de l'actualité mondiale qu'est le dysfonctionnement du climat, entonné par les officiels depuis belle lurette sans que des actions palpables ne viennent confirmer cet intérêt. Certains “lisent” la nouvelle démarche de la Protection civile comme un premier “signe” des autorités algériennes dans l'action de lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, ce sera loin d'être suffisant pour éviter les dégâts annoncés. Les inondations de Bab El-Oued en 2001 avaient pourtant donné tellement de leçons qu'on pouvait s'imaginer après de bien meilleurs résultats “préventifs”. Malheureusement, la réalité du terrain est là pour montrer que l'état d'abandon que beaucoup sentent, et crient, est bien réel. Appliquer des décisions d'urgence n'a jamais été une politique, mais est plutôt plus proche du bricolage qu'autre chose.