Durant la Révolution, il assure le commandement de l'acheminement des armes et de toutes les opérations militaires de la région nord notamment les Wilayas II, III et IV. La deuxième édition du colloque sur la base de l'Est s'est ouverte, jeudi dernier, à la salle Ahmed-Betchine au chef-lieu de wilaya d'El Tarf. Ce rendez-vous avec l'histoire est mis sur pied par l'Organisation des anciens moudjahidine. La salle de conférence s'est avérée exiguë pour les milliers de moudjahidine venus de plusieurs contrées du pays. Les invités de marque tant attendus par l'assistance, l'ex-président de la République Chadli Bendjedid, l'ancien ministre de la Défense nationale Khaled Nezzar, le général en retraite Ataïlia, n'ont pas pu venir. Les organisateurs, avant l'ouverture des travaux, ont annoncé à l'assistance que MM. Nezzar, Ataïlia et Chadli ont décliné à la dernière minute l'invitation à cette deuxième édition du colloque, consacrée aux témoignages sur le parcours du moudjahid Abderahmane Bensalem, un des glorieux baroudeurs de la Révolution du 1er Novembre 1954. Le commandant Bensalem, né en 1923 dans le douar de Chebna, commune de Aïn Kerma, est décédé le 9 octobre 1980 à Bouhendef. La vie du grand combattant Bensalem est jalonnée de hauts faits historiques et révolutionnaires. Les témoignages, au cours de ce colloque, de ses anciens compagnons d'armes sont accablants. Au déclenchement de la Révolution, Si Abderahmane était un officier de l'armée française dans le cadre des appelés mais depuis il s'est dépensé pour pouvoir contacter les chefs des maquisards dans la région afin de pouvoir les rejoindre. Commandant une unité de soldats de l'armée coloniale, une nuit en compagnie d'autres nationalistes, il retourne les armes contre ses éléments et rejoint les rangs de l'ALN en 1956 dans la région de Kroun Aïcha dans la commune de Bouhadjar (El Tarf). C'était, dit-on, un combattant très dangereux et intransigeant qui n'acceptait aucune forme de compromission. Ce fut un stratège, intelligent et à la une vision claire. Ses qualités lui ont permis de conquérir l'estime de tous ses compagnons. On le surnommait Khaled Ibn Oualid du fait qu'il a été toujours juste dans ses jugements. Si Abderahmane avait une vision unique et globale : l'Algérie avant toute chose. Durant la Révolution, il assure le commandement de l'acheminement des armes et de toutes les opérations militaires dans la région Nord, notamment les Wilayas II, III et IV.Un journaliste yougoslave l'a suivi durant toute la Révolution et a édité un recueil biographique en rapportant toutes les actions entreprises par ce combattant activement recherché par l'armée française ayant une volonté farouche et ne connaissant aucune forme de fatigue ou de faiblesse. C'était un des chefs historiques ayant une foi et un engagement total vis-à-vis de la Révolution qui n'avaient pas d'égal. Abderrahmane Bensalem était aussi membre du Conseil de la Révolution et chef de l'école de Cherchell après l'Indépendance. Plusieurs de nos chefs politiques et historiques ont été sous son commandement. Abderahmane s'est éteint au moment où l'Algérie combattante avait besoin de lui. Tahar B.