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Le roman algérien, celui qui n'écoute pas son cœur ! (2/2) Le romancier algérien est l'oiseau qui po
Souffles…
Publié dans Liberté le 15 - 10 - 2009

Mais, d'où vient-elle cette cécité visuelle et sentimentale ?
1- La majorité de nos écrivains sont d'origine “rurale” dont la culture inculquée dès l'enfance favorise les valeurs de “la pureté”, du “traditionalisme”, du repli et du renfermement social.
2- La révolution algérienne, par sa forte présence chez plus d'une génération d'écrivains, n'a pas laissé de place aux “choses du cœur”. la raison l'emporte sur “l'affectif”.
3- L'éducation musulmane “savante” ou “naïve” ??? n'a pas permis aux écrivains d'accéder au développement de la culture “de l'œil”. Nous sommes nés dans une “culture éducative” basée sur “el-hachma” (la discrétion). Il est recommandé de “baisser le regard” dès le passage d'une femme.
4- Nous sommes nés et grandis dans une société dont la culture dominante est celle qui considère “la femme belle” comme une “sédition” (el-fitna).
Fuyant l'image de la femme “aimée ou aimante”, nos romanciers se sont réfugiés dans “l'image” de “la mère” avec tout ce qu'elle symbolise de “sainteté” et de “maternité”. Dans tous les romans cités dessus, le lecteur se trouve devant une image “divine” de la “mère”. Et dans tous ces romans, l'image de la femme “amante ou aimante”, avec tout ce qu'elle peut véhiculer d'individualité et de liberté, est bannie du texte.
Chez le romancier algérien, dans la langue arabe comme dans la langue française, l'unique image de la femme qui dégage, de temps en temps, le sens du “sentimentale et du charnel”, c'est la femme étrangère (en l'occurrence la femme française). Face à cette image d'étrangère, le romancier expose ses fantasmes et ses yeux retrouvent leur usage !!
Même “le butin de guerre”, c'est-à-dire la langue française, selon le terme de Kateb Yacine, n'a pas libéré l'écrivain algérien de sa mémoire rurale. On dirait que le romancier évitait de parler de la femme dans sa dimension “humaine-chair et âme” par peur de salir son image, même dans la langue de l'autre.
Le roman algérien est trop collé à l'histoire, à la société et à la morale. Loin de l'évasion et du plaisir.
A. Z.
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