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La vie via l'image
7e EDITION DU FESTIVAL MEDITERRANEEN DU COURT METRAGE DE TANGER
Publié dans Liberté le 17 - 10 - 2009

Trois jours après le lancement officiel de la 7e édition du Festival du court métrage méditerranéen de Tanger, les films en compétitions, cinquante-huit au total, attirent de plus en plus de monde, attisant la curiosité des présents, voulant découvrir ce qui se fait dans le pourtour méditerranéen, cinématographiquement parlant.
Le premier jour a vu les projections démarrer par le court métrage du jeune réalisateur palestinien Muayad Alayan intitulé Lech Sabreen. Il y relate l'histoire de deux jeunes Palestiniens, Aymen et Sabreen, vivant une relation passionnelle mais est sans issue, presque vouée à l'échec car Aymen ne pourrait pas assumer les besoins élémentaires de sa dulcinée. L'amour sera-t-il assez fort pour dépasser toutes les entraves ? Cette interrogation est le propos même de ce film palestinien, en compétition avec trois autres du même pays. Les deux films algériens de Sabrina Draoui et Khaled Benaïssa, respectivement Goulili et Sektou, ont été projetés samedi passé. Ils ont été d'ailleurs bien appréciés par les professionnels du cinéma. Par ailleurs, on a l'impression que les films projetés jusqu'ici ont été programmés selon une “thématique” ou plutôt une orientation précise. Certes, ils abordent la vie au quotidien, notre vie. Mais surtout avec un regard plus acéré, plus incisif, plus dur. On dirait, qu'ils sont porteurs d'une mission : attirer notre attention sur un fait particulier.
À titre d'exemple Antena du réalisateur albanais Gentian Koci, qui raconte l'histoire d'un général à la retraite, seul, qui attend, le soir de Noël, devant le téléphone, un appel de son fils vivant à l'étranger, qui ne l'appelle jamais. Au-delà du conflit des générations des rapports tumultueux familiaux, c'est un regard plus profond de la société albanaise que nous livre le réalisateur. Une société dure, mercantile intéressée juste par le gain facile, peu importe le moyen, sans scrupules. Un cri de détresse à travers l'image.
Il en de même pour l'Italien Marco Mangiarotti avec son film The State of nature (l'état de la nature) qui à travers le genre flash-back, parle de “la première fois dans la vie”, comme ça doit être et comment faire pour qu'elle soit inoubliable ?La Jordanie et l'Egypte ont franchi le pas dans leur film en osant aborder la sexualité sans détour. Certes, ce ne sont pas tous les films qui ont brillé par la pertinence de leur scénario. Toutefois, sur le plan technique, du bon travail a été réalisé. Un travail plus que cinématographique. Le détail primait sur le général. La maîtrise et la technicité se ressentent à travers l'image. À rappeler que dans la plupart des films à l'exception de quelques uns – d'ailleurs on peut les compter sur les doigts d'une seule main –, le dialogue était quasi absent, pour ne pas dire absent dans certains courts métrages, préférant faire parler l'image. D'ailleurs comme l'a souligné Faouzi Bensaïdi, réalisateur marocain et président du jury de cette édition : “Le meilleur du cinéma s'est fait pendant le cinéma muet.” De plus, le lendemain de chaque projection, les réalisateurs peuvent rencontrer les personnes, qu'elles soient du cinéma ou de la presse, pour débattre du film.


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