L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'hésitera pas à accroître sa production en décembre si quatre conditions sont réunies à savoir le maintien des signes de reprise, les prix toujours élevés, les stocks en baisse et la fin du stockage offshore. C'est du moins ce qu'a annoncé jeudi dernier à Londres le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri: “Si les prix se maintiennent, si nous constatons que les réserves reviennent à leur niveau normal, si nous voyons que la croissance économique est réelle, je suis persuadé que les Etats membres prendront la décision d'accroître la production,” a-t-il déclaré à la presse. Il a ajouté qu'en plus d'une baisse des stocks terrestres, l'Opep souhaitait voir “disparaître le stockage flottant” avant d'augmenter sa production. En revanche, affirme-t-il, “ si les stocks restent à plus de 60 jours (de consommation dans l'OCDE), si on voit toujours 125 millions de barils stockés en mer, si la croissance mondiale n'est pas vraiment forte, pourquoi augmenterions-nous la production ?”. Le secrétaire général de l'Organisation a par ailleurs annoncé que l'augmentation des cours du pétrole – qui n'ont cessé de se redresser depuis le début de l'année, jusqu'à atteindre cette semaine 80 dollars, une première en un an – avait permis la relance de projets d'exploration et de production suspendus pendant la récession. Sur 35 projets ajournés fin 2008, en raison du manque de liquidités et de l'effondrement des cours du brut, “7 projets d'une capacité de 1,2 million de barils par jour (mbj) ont été relancés”, a-t-il déclaré. M. El Badri s'est refusé à préciser la localisation de ces projets, se contentant d'indiquer qu'ils étaient “disséminés parmi tous les pays” de l'Organisation. “Je suis sûr qu'avec ces prix, autour de 75 dollars, les projets restants seront relancés” à court terme, a-t-il ajouté, précisant que l'amélioration des conditions de crédit rendait elle aussi de nouveau possibles les investissements. Interrogé sur l'hypothèse d'un abandon du dollar comme monnaie des échanges pétroliers, M. El Badri a répondu : “La décision de passer d'une monnaie à une autre n'est pas facile, à cause du commerce international, à cause des réserves (monétaires) détenues par les pays membres” de l'Opep. “Si (les pays de l'Opep) voulaient changer, la seule monnaie qui puisse absorber (cette transition) est l'euro. Mais l'euro ne domine pas suffisamment le commerce mondial” pour que cela se produise, a-t-il précisé.