RESUME :Wassil sera libéré dans quelques semaines. Il trouve le temps long. Il se sent à bout. Ces trois années de prison l'ont profondément marqué… 2eme partie Les jours s'écoulent lentement. Vivement l'instant où il sera de nouveau, comme les autres, libre. Lorsque le juge l'avait condamné à trois années de prison, il avait eu le sentiment que sa vie était terminée, qu'il ne supporterait jamais la rudesse du régime carcéral et pour s'en sortir, parce que d'autres plus durs que lui, méchants de nature, ont tenté de lui faire la peau, Wassil dû se battre bien des fois. À deux reprises, il s'est retrouvé à l'infirmerie. Il porte deux cicatrices aux épaules, souvenirs d'une bagarre où il aurait pu y laisser la vie. C'est par chance, parce que son heure n'avait pas vraiment sonné, aussi parce que les autres n'étaient pas plus forts que lui. À bien des reprises, ces jours-ci, il a remarqué que certains détenus, avaient le regard dur et insistant lorsqu'il passait près d'eux. Ils faisaient tout pour le provoquer, le basculant, crachant sur lui, l'insultant mais Wassil ne tenait pas à voir son jour de libération reportée parce que le juge aura eu vent de ses nouveaux accrochages musclés.Wassil réussit à les éviter durant le restant de son incarcération. Bien qu'il sortira de prison avec quelques bleus, il sera le plus heureux des jeunes de son âge. Sa libération est comme une nouvelle naissance. Il allait enfin de nouveau vivre. Une nouvelle vie, plus averti que jamais. Plus jamais, il ne renouera avec son passé. Il ne fera plus les mêmes erreurs. Il espère seulement que ces parents lui auront pardonné. Au fond de son cœur, il est un peu peiné qu'ils ne lui aient répondu. Dans les lettres qu'il leur avait envoyé ; il leur a demandé de venir le chercher. Il tenait à rentrer à la maison, parmi les siens, même s'il les avait quittés brusquement quelques années plus tôt. Wassil est bien déçu à sa sortie car personne ne l'y attend. Il a envie de pleurer mais en voyant que des gens le regardaient, il s'en abstient. Ce jour n'est pas fait pour pleurer. Il vient d'être libéré et rien ne doit gâcher cette joie… Le jeune homme s'arrête à la première cabine téléphonique se trouvant sur son chemin. Il appelle chez son père mais il ne peut pas lui parler. Sa marâtre s'est chargée de lui dire de ne plus les contacter. Il leur faisait honte. Tout le village était au courant qu'il avait mal tourné et qu'il s'en était pris pour trois années de prison. Personne ne voulait de lui maintenant. Lorsqu'il compose celui de sa mère, il s'attend à ce qu'elle lui dise presque la même chose. Mais ce n'est pas le cas. Celle-ci pleure en reconnaissant sa voix. - Mon garçon, il ne faut pas m'en vouloir… Je ne peux pas te voir… Mon mari et ma belle-famille le refusent, lui apprend-elle. Seulement on pourra se parler au téléphone… Je t'ai préparé un peu d'argent… Ton frère pourrait te le porter si tu peux lui expliquer où tu te trouves ! - Je suis à plus de 80 kilomètres, soupire Wassil et j'ai tout juste de quoi prendre un café… - Où pourrait-il te trouver ? Si tu n'as pas d'argent, où vas-tu passer la nuit ? - Je ne sais pas encore ! Je vais essayer de voir quelqu'un avec un peu de chance, il m'hébergera cette nuit, murmure le jeune homme. Mon frère pourra me trouver devant la prison… Comme ça, il ne se perdra pas ! - D'accord ! Sois prudent ! Wassil voudrait lui dire que sans qu'elle le lui recommande, il le sera. Comme il a toute la journée devant lui, il décide de se rendre à son ancien quartier, celui où il avait vécu durant cinq ans. Il fut un temps où il avait fréquenté une fille avec qui il avait fait des projets. Wassil voudrait bien la voir, savoir ce qu'elle est devenue depuis, si elle accepterait encore de la voir et si elle accepterait de le revoir… A. K. (À suivre)