RESUME : Wassil voit le peu d'argent qu'il a fondre comme neige au soleil. Il se prive de tout. Ne voulant pas se retrouver à la rue et être forcé de voler, pour se nourrir, il décide d'appeler son père. Il tente sa chance. 7eme partie 7e Wassil à l'impression que tout est contre lui. Rien ne va dans sa vie et même dans le pire des moments, il n'a personne vers qui se tourner. Dieu même semble l'avoir oublié. Lorsque sa belle-mère lui avait appris que son père est en déplacement à Alger, il s'était cru sauvé. Comme elle avait mentionné l'hôtel où il était descendu, il n'avait pas hésité à s'y rendre à pied bien que ce dernier soit situé à quelques kilomètres. Lorsqu'il arrive à la réception on lui dit que son père n'était pas encore rentré. Mais Wassil très fatigué a choisi de l'attendre au salon, faisant face à l'entrée pour ne pas le rater . Ce dernier ne rentre qu'après le dîner, en compagnie de deux collègues. Tous trois étaient venus assister au congrès du parti où ils militaient. Dès que son père l'aperçoit, il devient blanc. De surprise et de colère. Wassil ne s'était pas attendu à un accueil aussi glacial. - Qu'est-ce que tu fais ici ? Qui t'a dit que j'étais ici ? Pourquoi es-tu là ? Qu'est-ce que tu veux ? - Juste… juste te voir, répond le jeune homme. Ça fait des années, murmure-t-il. Je croyais que tu serais content. - Comment peux-tu le penser ? Tu me fais honte ! Tu nous as déshonorés, réplique son père. Et tu veux que je sois content de te revoir ! Pourquoi es-tu ici ? - Je n'ai plus où aller, murmure Wassil. Je croyais que tu accepterais de m'héberger, de m'aider, pour un temps seulement ! - Ta mère le fera sûrement avec plaisir. À partir d'aujourd'hui, je ne veux plus entendre parler de toi ! Wassil à l'impression de vivre un mauvais rêve. Mais tout est bien réel. Son père est bien là, ces deux collègues et amis aussi, en train de les regarder. Les serveurs qui les écoutent en passant. Non, ce n'est pas un rêve. Ses larmes aussi. Sa voix s'est nouée lorsqu'il se met à le prier. - Papa ! Aide-moi rien que cette fois ! Je n'ai pas où aller et rien pour vivre. Papa ! - Non ! Je ne suis plus ton père. À partir de ce soir, je ne veux plus entendre parler de toi. Est-ce clair ? Son père n'aurait pu être plus clair. Aveuglé par les larmes, en sortant, Wassil bouscule des serveurs. Il peut les entendre s'exclamer devant tant d'impolitesse. Peut-être que s'ils savaient. Ils auraient d'autres réflexions et qu'ils compatiraient à sa douloureuse déception. Une fois dans la rue, il s'adosse à un mur et pleure tout son saoul, comme le premier soir où le jugement fut rendu. Son père venait de le condamner à tout jamais à vivre dans la rue. Wassil sait qu'il ne tiendra pas le coup maintenant qu'il se sait tout seul, sans toit et sans argent. Bien qu'il soit très tard, il rentre à son hôtel, à pied, s'arrêtant à deux bars pour y boire des bières. Lorsqu'il entre enfin à sa chambre, il ne tient presque pas sur ses jambes. Il s'étend à travers le lit sans même se déshabiller. Il voudrait dormir mais de sombres pensées le gardent éveillé tard dans la nuit. En mettant la main dans la poche, il tombe sur les cigarettes données par l'inconnu. Cette fois, il ne résiste pas à la tentation. Pour oublier et tromper sa solitude et ses angoisses, il en allume une puis une deuxième. Les fumant lentement, heureux de se sentir gagné par une douce torpeur. Quand tout devient flou autour de lui, il ferme les yeux, écoutant ce merveilleux chant, pareil à celui que lui chantonnait sa mère quand il était enfant. Mon Dieu, comme c'est bon de redevenir comme avant, un tout petit enfant, à qui la vie sourit, à qui l'avenir ne peut qu'être meilleur. (À suivre) A. K.