Le ministre du Travail a parlé de “vision globale” incluant la construction de la démocratie et le respect des libertés et de la dignité du citoyen. “L'assurance chômage et les économies arabes face aux enjeux de la mondialisation”, tel est le thème du séminaire international de Taghit (wilaya de Béchar), qui regroupe plus d'une centaine de participants dont des responsables de l'Organisation arabe du travail (OAT) et de l'Association internationale de la sécurité sociale (AISS), des actuaires algériens et étrangers (Libanais et Canadiens) et des experts dans le domaine. Lors de l'ouverture des travaux, qui s'est faite dans la nuit du lundi 28 octobre, le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, a été très explicite quant aux “choix” économiques et politiques de l'Algérie. Les réformes de l'Etat, de la justice, de l'éducation et du système bancaire, inscrites dans le programme présidentiel, répondent, selon le ministre, aux “préoccupations de l'heure”, particulièrement à la transition vers une économie de marché. Ils répondent également à “une vision globale d'avenir”, mettant en avant la “société démocratique” et le respect des “libertés individuelles et collectives”, ainsi que “la prise en charge des aspirations fondamentales du citoyen”. “Le chômage est l'une de ces aspirations”, a indiqué M. Louh, en affirmant plus loin que l'Etat s'attellera à lutter contre ce fléau et à préserver l'emploi. Parmi les autres interventions qui ont suivi, celle de l'Allemand Johan Verstracten, président de l'AISS, mérite d'être relevée. “Savoir gérer la relation entre marché du travail et protection sociale est, aujourd'hui, un enjeu capital”, a soutenu ce dernier, précisant que tout échec, dans ce domaine, “risque d'être lourd de conséquences, en termes de chômage, de pauvreté ou d'exclusion sociale”. Cet expert a beaucoup insisté sur la nécessaire “adéquation des régimes de sécurité sociale à l'environnement socio-économique”, convaincu, néanmoins, que les mutations, qu'a connues le monde du travail, ne doivent pas conduire nécessairement à la remise en cause des régimes de protection sociale. M. Verstracten a considéré que le règlement du chômage, “une tâche urgente” en soi, exige à la fois “un effort d'analyse économique” et “un engagement et une volonté politique”. Hier, le président de l'AISS, dont l'Algérie est membre, a révélé que dans une économie en transition vers une économie de marché, un des objectifs fondamentaux du régime de chômage est de “faciliter la restructuration des entreprises, la répartition du travail et sa redistribution du secteur informel au secteur privé”. Un autre intervenant, en l'occurrence Michel Bédard, actuaire en chef au Canada, a relevé l'importance d'opérer en même temps le régime d'assurance chômage et un service d'emploi efficace, en tenant compte d'un certain nombre de facteurs : l'organisation du travail, la capacité administrative et fiscale, l'organisation des employeurs, etc. Il a également loué les vertus de “l'expertise actuarielle” qui détermine combien coûtera un chômeur à la collectivité, notamment à la caisse d'allocation chômage. H. A.