Le procès des deux militants du FFS, accusés de l'incendie en 2004 d'un véhicule appartenant au Croissant-Rouge algérien de la commune de Ghardaïa, s'est déroulé. Très tôt hier, des dizaines de militants et sympathisants du FFS ont convergé vers le lieu du procès et ont battu le pavé en face de l'enceinte en solidarité avec les prévenus, tenus à distance par un cordon de sécurité, renforcé pour la circonstance. Les seules personnes autorisées à prendre place dans la salle d'audience, hormis les cadres du FFS, arrivés de la fédération de Béjaïa et à leur tête Ali Laskri, ex-premier secrétaire du FFS ainsi que le docteur Naït Abdallah Rabah, ophtalmologue à Alger et militant du FFS et les représentants de la presse locale, étaient les jurés et les personnes directement concernées par le procès. Les deux prévenus, en l'occurrence Abderrahmane Fekhar et Kacem Bouhdiba, qui s'étaient tel que l'exige la loi, livrés la veille de leur procès, étaient défendus par une pléiade d'avocats, au nombre de cinq du barreau de Tizi Ouzou et d'Alger, tous militants et membres de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), emmenés par maître Noureddine Ahmime, du barreau de Laghouat. C'est dans un silence de cathédrale que le président de la cour a ouvert la séance par l'appel des prévenus et la constitution des jurés tirés au sort. Il s'ensuivit ensuite l'appel des témoins qui étaient tous les deux aux abonnés absents. Et c'est justement cette absence qui a contraint la défense à demander et obtenir le report du procès, et exiger la présence de ces témoins, notamment le jeune Bazzine Kacem, mineur au moment des faits et sur le témoignage duquel repose toute l'accusation. Ouvrons une parenthèse pour signaler que ce témoin est le fils de feu Bazzine Brahim, ex-responsable du Croissant-Rouge algérien de la commune de Ghardaïa, utilisateur de la voiture supposée incendiée, assassiné une année plus tard par immolation et dont le présumé assassin, en l'occurrence Baba Nedjar Mohamed, lui-même militant du FFS, vient d'être condamné l'année dernière par la cour de Médéa à la réclusion criminelle à perpétuité. La défense a aussi demandé la mise en liberté provisoire des prévenus. La cour ayant accédé à cette demande a reporté l'affaire à la prochaine session criminelle exigeant que les témoins soient ramenés, quitte à recourir pour cela à la force publique. Ce qui a priori, compte tenu des applaudissements dans la salle d'audience des membres et militants du FFS, ainsi que du cortège de ceux qui étaient hors de l'enceinte qui se sont ébranlés vers la vieille ville dans une parfaite discipline en scandant des slogans victorieux, a satisfait la défense.