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Sonelgaz se lance dans le développement de l'énergie solaire Elle va investir 100 millions de dollars dans un projet de production de cellules photovoltaïques
Grâce à une opération de privatisation, la compagnie nationale d'électricité vient d'acquérir Rouiba Eclairage. Cette entreprise publique est devenue depuis hier une filiale de Sonelgaz. Cap sur l'énergie solaire. C'est du moins ce qui ressort de la cérémonie de signature des statuts de la société Rouiba Eclairage. Cette dernière est devenue, depuis hier, filiale de Sonelgaz. En effet, à la suite de l'examen de la demande de la compagnie nationale d'électricité, le Conseil national des participations de l'Etat a décidé, le 12 mars 2009, d'accorder son feu vert au transfert de l'EPE Rouiba Eclairage au profit de Sonelgaz, la prise en charge de l'endettement de l'entreprise par le Trésor et le développement sur le site de Rouiba Eclairage d'une unité de cellules photovoltaïques. Les perspectives de développement 2010-2012 de l'entreprise prévoient précisément la réalisation d'une usine de production de modules photovoltaïques, verticalement intégrée, depuis le tirage des lingots, à l'encapsulation des modules, avec une capacité initiale de 50 MW/an. Elle sera implantée dans la zone industrielle de Rouiba. “Le coût de l'investissement est de 100 millions de dollars. Le projet sera financé par Sonelgaz”, a indiqué, en marge de la cérémonie, le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa. S'étendant sur une superficie de 4 hectares, l'usine produira des modules photovoltaïques destinés à l'électrification rurale des localités isolées principalement du Sud, l'hybridation des centrales solaires. Elle couvrira également les besoins spécifiques des clients comme le ministère de la Défense nationale, les télécommunications et les chemins de fer. Sonelgaz prévoit la mise en service de l'usine en 2012. Le business-plan de Rouiba Eclairage programme également l'acquisition d'une nouvelle chaîne de fabrication de supports et de candélabres et d'une installation de galvanisation permettant à l'entreprise de produire, à partir de 2011, plus de 60 000 supports (poteaux) de réseaux moyenne et basse tension, ainsi que de grands mâts. Avec cette acquisition, Sonelgaz effectue un pas concret dans le sens du développement de l'énergie solaire en Algérie, malheureusement encore à ses débuts dans le pays. En ce sens, le premier responsable du holding Sonelgaz a souligné l'importance de ce projet lors de son allocution d'ouverture. “Le projet, qui sera bien mené j'en suis convaincu, permettra au pays de se doter d'une industrie pérenne et performante dans le domaine des équipements de l'énergie solaire et permettra au mix énergétique de la nation de donner une place de plus en plus grande aux énergies propres et répondre aux ambitions de notre secteur d'être un acteur majeur dans les politiques nationales de développement durable”. Quant au ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, présent à la cérémonie, a rappelé la volonté de l'Etat de se doter d'une stratégie beaucoup plus ambitieuse en matière de développement des énergies renouvelables. Il a annoncé la création d'un institut de formation supérieure spécialisé dans les énergies renouvelables à Laghouat. La perspective de l'épuisement des ressources fossiles (pétrole et gaz) au cours des prochaines décennies, la nécessité de préparer l'après-pétrole semblent motiver cette orientation. Chakib Khelil : “stratégie pour fabriquer les équipements en Algérie” Le ministre de l'Energie a également rappelé que son secteur s'oriente vers la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie d'intégration. Il s'agit d'intégrer l'ingénierie locale, la fabrication des équipements en Algérie avec une intégration plus poussée et le management des projets du secteur par les compétences locales. Le ministre de l'Energie a relevé que le secteur de l'énergie participe très faiblement à la fabrication de biens d'équipement (et de pièces de rechange) destinés au marché algérien. Il est temps d'inverser la tendance et de faire participer de façon beaucoup plus importante les entreprises locales à la fabrication des équipements principalement importés, qui représentent aujourd'hui une facture très lourde pour le pays. En ce sens, le P-DG de Sonelgaz a manifesté, dans son intervention, l'intention de sa compagnie de s'impliquer dans ce vaste chantier visant à un plus grand développement de l'intégration nationale dans les projets du secteur. En ce sens, Sonelgaz souhaite entre autres acquérir la société publique AMC, spécialisée dans la production de compteurs, pour la développer de façon à répondre aux besoins croissants du secteur de l'énergie, notamment du marché de l'électricité. À noter que le secteur de l'énergie enregistre un retard dans ce processus d'intégration de l'industrie nationale. Des plans avaient été adoptés en vue de pousser cette intégration dans les années 1990, mais ils ont avorté faute de continuité dans les politiques publiques. Résultat : presque tout est à présent importé de l'étranger : pompes, vannes, tubes, pièces de rechange… Mieux, les synergies entre secteurs étaient peu recherchées en dépit de l'existence d'un marché pétrolier local, stable, permettant de dégager d'importants profits. Espérons que la leçon est aujourd'hui retenue.