La région du Sahel est devenue, ces dernières années, un terrain de chasse privilégié pour les groupes terroristes en quête de financements pour l'achat d'armes au profit des groupes en difficulté dans les maquis algériens. Encore une fois, des Européens sont kidnappés par le réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique et, encore une fois, il est question de rançons. La région du Sahel est devenue, ces dernières années, un terrain de chasse privilégié pour les groupes terroristes en quête de financements pour l'achat d'armes au profit des groupes en difficulté dans les maquis algériens. En Algérie, les groupes terroristes sont soumis, depuis plusieurs mois, à un forcing des forces de sécurité, qui les a contraints à se terrer pour survivre. S'ils n'ont plus la possibilité d'agir comme par le passé, ils constituent toujours une menace permanente. Le regain d'activité des cellules du Sahel constitue, à cet égard, une tentative de faire parler d'Al-Qaïda, mais aussi de lui assurer les financements et les armes indispensables pour la poursuite de son entreprise macabre. Comme d'habitude, c'est par le biais de la chaîne El-Jazeera que la revendication d'Al-Qaïda a été confirmée. Le réseau terroriste affirme détenir un Français enlevé le 25 novembre dernier au nord du Mali, ainsi que les trois Espagnols kidnappés sur la route du littoral mauritanien. Le message est clair et concis. “Deux unités des vaillants moudjahidine ont réussi à enlever quatre Européens dans deux opérations distinctes : la première au Mali où a été enlevé le 25 novembre le Français Pierre Camatte, et la deuxième en Mauritanie où ont été enlevés le 29 novembre trois Espagnols”, déclare le porte-parole du groupe extrémiste, Saleh Abou Mohammad, dans l'enregistrement. Il ajoute que “la France et l'Espagne seront informées ultérieurement des revendications légitimes des moudjahidine”, sans d'autres précisions. La région du nord du Mali a déjà été le théâtre d'enlèvements d'Occidentaux. Al-Qaïda les a échangés contre des rançons, sauf pour un Britannique, Edwin Dyer, qui a été exécuté en juin dernier. C'est le même groupe, dirigé par Abou Zeïd, qui détiendrait l'otage français. Des informations font état de contacts entre le gouvernement espagnol et les ravisseurs. Il est clair que ces négociations tournent autour du montant de la rançon et, éventuellement, la libération de terroristes détenus en Mauritanie. Ce genre de négociations a été maintes fois dénoncé par l'Algérie qui estime que payer des rançons, c'est financer le terrorisme. Les pays occidentaux, beaux donneurs de leçons, oublient souvent leurs conseils lorsqu'il s'agit de négocier la libération de leurs concitoyens retenus en otages. Et c'est justement cette façon d'agir des Occidentaux qui encourage les groupes terroristes à poursuivre dans leur stratégie de kidnapping. La lutte antiterroriste menée par l'Algérie sur son sol et sa coopération régionale avec les pays du Sahel n'auront d'effets concrets que si des pays occidentaux cessent de marchander avec les groupes terroristes. C'est pourquoi il est plus qu'urgent de parvenir à une convention onusienne de lutte antiterroriste qui interdit clairement le payement des rançons. Azzeddine Bensouiah