L'automne finit en apothéose. L'alternance pluie-soleil nous offre une belle arrière-saison. La fructification s'étire et s'affiche sur les marchés. Les tomates, pour ne parler que d'elles, restent présentes dans les menus quotidiens à la grande satisfaction des amateurs. Ce fruit-légume, qui fait aujourd'hui partie de la couleur locale, est pourtant un étranger originaire des lointaines Amériques, venu s'établir il y a près de trois siècles chez nous. C'est, en effet, là, un de ces plants américains, tout comme le poivron, qui sont arrivés dans l'ancien monde dans les cales des caravelles de Christophe Colomb. Après une première étape espagnole, les tomates vont essaimer sur tout le pourtour méditerranéen. Nos langues lui ont gardé son appellation d'origine : tomate de tomatil, son nom aztèque. Les parlers régionaux enregistrent les variantes tomatis (ouest), tomatiche (centre) et t'matame (est), et notre cuisine en a rougi depuis. Toutefois, les fruits que nous connaissons, aujourd'hui, n'ont qu'une lointaine ressemblance avec les ancêtres américains. En trois siècles, des générations de jardiniers ont développé des plants plus productifs aux fruits de plus de plus en plus charnus et goûteux. Il existerait plus d'un millier de variétés. Hélas ! la standardisation des semences, profit exige, a porté un coup fatal à cette diversité. Chez nous, seules 3 ou 4 variétés se partagent les faveurs des consommateurs. Citons la Marmande, d'origine française, de loin la plus savoureuse, juteuse et la plus commercialisée, l'Oblongue d'Italie, surtout développée pour la conserverie et dont les surplus se retrouvent très souvent sur les marchés, un peu fade au goût et dont le seul avantage est de contenir moins d'eau et pas de graines, ce qui conviendrait aux amateurs de sauce tomate. C'est, sans conteste, crues que les tomates sont le plus appréciées par les Algériens. Durant la saison estivale, un repas sans salade de tomates paraîtrait même inconvenant. Les choses changent, la diversité génère des lassitudes, les “tomatophiles” se raréfient. Les plus accros partent aujourd'hui sur les continents pour de nouvelles aventures. Culinaires, celles-là ! RECETTE Tomates vertes en hors-d'œuvre Ingrédients (pour 4 personnes) · 2-3 tomates de grosseur moyenne, restées vertes et dures (pas du tout mûres) · 1 tasse de chapelure · 1 c. à table de graines de coriandre concassées au pilon · Sel et poivre (au goût) · 1 œuf battu · Huile d'olive Pour le bol de présentation · 1 poivron rouge à la base plate (un vert fera tout autant l'affaire) · Crème fraîche (à défaut, du fromage frais) · Coriandre fraîche Préparation · Mélangez la chapelure avec les graines de coriandre concassées, du sel et du poivre (au goût). · Nettoyez les tomates et coupez chacune en 8 tranches (c'est tout simple: coupez d'abord en deux, puis les demies en quartiers, puis chaque quartier en deux). · Versez assez d'huile pour couvrir de quelques millimètres le fond d'une poêle antiadhésive et chauffez à feu moyen. · Trempez les tranches de tomate une à une d'abord dans l'œuf, puis dans la chapelure assaisonnée et mettez-en quelques-unes à la fois à frire dans l'huile, en tournant avec des pinces lorsqu'une face est bien grillée. · Retirez les tranches de tomate de la poêle lorsqu'elles sont bien frites et légèrement attendries et déposez sur un essuie-tout pour enlever l'excédent d'huile. Pour servir, coupez le poivron en deux (réservez le haut pour une autre recette), emplissez-le de crème fraîche, décorez d'une feuille de coriandre. Disposez les tranches de tomates tout autour et présentez en hors-d'œuvre. (http://www.banlieusardises.com/tomates-vertes-frites-beignets-de-tomates-vertes) Momo [email protected]