M. Belkhadem présente les prochaines assises comme historiques car devant permettre au FLN de passer à une étape qualifiée de “décisive, sensible”. Un discours au ton alerte. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a déclaré dimanche dernier à l'hôtel Mouflon d'Or d'Alger, à l'occasion de la réunion de la commission nationale de préparation du congrès, que “le 9e congrès du parti n'est pas un congrès ordinaire, il revêt une importance suprême”. La raison en est que ce congrès intervient à l'occasion d'une “période sensible qui se distingue des autres”. Aussi, à l'occasion de l'ouverture de la session ordinaire du conseil national lundi à la mutuelle de Zéralda, M. Belkhadem considère que le “le 9e congrès est historique”, arguant qu'“il intervient dans une période exceptionnelle”. Ce faisant, le secrétaire général du FLN n'a, à aucun moment, expliqué ce qu'il entend par période sensible qui ferait que le congrès du parti soit crédité d'une importance supérieure à celle des autres congrès qu'a eu à organiser le parti. Que se passerait-t-il donc d'aussi sensible et de déterminant en Algérie, prochainement, qui fait que le congrès du FLN soit aussi exceptionnel et spécifique, comme le dit M. Belkhadem. De quoi parle Belkhadem ? La question reste entière et les déclarations du leader du FLN restent entourées d'un flou total tant pour les simples militants que pour des responsables du parti, membres de sa direction. M. Belkhadem a, dans le même temps, mis l'accent sur l'impérative nécessité, pour le parti, d'œuvrer en permanence afin d'éviter d'être dépassé par les évènements ou surpris par d'éventuels développements. À quels évènements, attendus ou supputés, fait-il allusion ? Les élections sénatoriales ? Elles interviendront la semaine prochaine, donc bien avant le congrès. Le scrutin local ou même les élections législatives ? Ils n'ont jamais incité le patron du FLN à emprunter un tel vocabulaire et un tel langage presque catastrophé. Jamais, en effet, on n'avait assisté à un tel discours de la part du patron du FLN, qui a évacué beaucoup de questions d'importance nationale pour se concentrer sur deux sujets-clés : la colonisation française et le congrès du FLN. Evoquant le parcours du parti, M. Belkhadem a relevé que le FLN est un parti qui se distingue des autres formations politiques de par son histoire, son patrimoine, ses références, son programme et ses objectifs, allant jusqu'à ajouter, sur la carte de visite du FLN, la consécration de la démocratie et la concrétisation des principes de l'intégrité et de la droiture dans l'action politique. “Le FLN n'est pas né grâce à un agrément du ministère de l'Intérieur”, ajoutera encore Belkhadem comme pour expliquer que le FLN est un parti qui tire toute sa légitimité de l'histoire. Il semble que le FLN s'inquiète carrément quant à son avenir. La future loi sur les partis politiques, projet évoqué depuis quelque temps, serait-elle à l'origine d'une telle appréhension ? Ou alors, cette appréhension viendrait-elle de cet autre projet dont on parle aussi, à savoir la création d'“un nouveau parti du pouvoir”, donnée pour certaine ? En tout état de cause, le parti de M. Belkhadem est, de toute évidence, en butte à moult interrogations. Quand M. Belkhadem rappelle la dimension historique de son parti, il y a de quoi s'interroger sur le destinataire d'une telle déclaration, autant que sur ses motivations. Ce n'est certainement pas à l'adresse du RND ou du MSP que Belkhadem parle. Car, en dehors des élections sénatoriales qui ne présentent pas d'enjeux déterminants, il n'est pas utile, encore moins nécessaire pour M. Belkhadem, de croiser le fer avec ses alliés de l'alliance présidentielle. Ce disant, cette préparation du 9e congrès du FLN pèche par un manque de clarté non seulement pour les observateurs de la scène nationale mais également, semble-t-il, pour les propres militants de cette formation. À la question de savoir quel est l'enjeu du 9e congrès du FLN, aucun membre de ce parti n'a été en mesure de répondre. C'est que les choses demeurent floues pour tout le monde en ce moment. Il faudrait peut-être attendre le conseil national de février prochain, qui précédera le congrès, pour y voir plus clair. À suivre…