L'ex-sélectionneur national de football Abdelhamid Kermali estime que pour aller loin en coupe d'Afrique des nations, prévue en Angola, l'équipe nationale algérienne devra “garder la même solidarité, la même envie et la même fougue”. “Si nous n'avons pas encore, avouons-le, une très grande équipe, nous avons gagné une équipe, une vraie, et ce n'est pas le moindre des exploits de Rabah Saâdane”, ajoute celui que l'on nomme “cheikh” Kermali, unique sélectionneur à avoir remporté la CAN avec l'EN, seul titre majeur, jusqu'à aujourd'hui, de l'Algérie. Le onze algérien, rappelle-t-il, est composé de joueurs professionnels qui ont une “culture tactique”, qui savent se transcender et qui éprouvent du plaisir à se retrouver ensemble. “C'est important pour un challenge comme la CAN, surtout qu'elle intervient à quelques mois de la phase finale de la coupe du monde”, estime l'ancien dribbleur de la glorieuse équipe du FLN, en exprimant sa “conviction” que les joueurs algériens “sauront se dépasser”. De plus, “nos joueurs aiment le drapeau algérien et mouillent leur maillot pour défendre les couleurs nationales, ce qui me rassure quant à la grinta qui habitera Bougherra et ses camarades à Luanda”, ajoute-t-il, avant de relever qu'“au-delà des considérations matérielles et autres primes financières, il y a l'amour du pays et la sensation irremplaçable que l'on ressent lorsqu'on l'a bien servi”. Aujourd'hui, affirme-t-il à ce propos, “après 65 ans de ma vie passés dans le milieu du football, en tant que joueur puis entraîneur, la récompense la plus chère à mon cœur, c'est d'être encore, près de 20 ans après la CAN 1990 disputée et remportée à Alger, abordé dans la rue par des gens qui veulent me remercier pour ces moments inoubliables. Cela n'a pas de prix”. “Sachant l'attachement de nos joueurs pour leur pays, des joueurs qui savent aujourd'hui, après avoir observé la déferlante qui a suivi leur qualification à Khartoum, qu'ils sont portés par 40 millions d'algériens, je suis sûr qu'ils donneront tout ce qu'ils ont dans le ventre pour représenter dignement l'Algérie et, pourquoi pas, aller au bout de notre rêve à tous”, souligne encore cheikh Kermali, les yeux devenus brillants à l'évocation d'un possible sacre en Angola. Il reste qu'un tournoi de football, “et c'est ce qui en fait tout le charme”, est “toujours indécis” car, selon le Cheikh, “il se trouvera sûrement une ou plusieurs équipes que personne n'attend et qui pourraient bien déjouer tous les pronostics et en étonner plus d'un”. C'est pourquoi, conseille-t-il, “toutes les équipes, sans exception, sont à respecter car elles ne sont pas arrivées là par hasard”. Evaluant les chances des uns et des autres lors de la grande fête africaine du ballon rond, l'ancien n°7 de l'Olympique Lyonnais, sans mésestimer les atouts des cinq mondialistes, s'attend à un “grand sursaut d'orgueil” de la part de nations comme la Tunisie et l'Egypte. La Tunisie, qui a raté d'un cheveu la qualification pour l'Afrique du Sud et qui dispose d'une équipe “très valable” et d'excellentes individualités, fera tout son possible pour reconquérir ses supporters et réussir un grand tournoi, de même que l'Egypte ou le Togo, selon Kermali. Revenant aux chances algériennes en terre angolaise, l'ancien entraîneur de l'EN, de l'ES Sétif et du MC Alger tient malgré tout à faire observer que la tâche sera “très difficile” et qu'il faudra “réussir une bonne entame face au Malawi qui vient de tenir la dragée haute aux Egyptiens, sur leur terrain, en match de préparation”. Avec un bon début de tournoi, “même si le pays organisateur et le Mali, avec ses 7 joueurs évoluant dans de grands clubs européens, se dresseront sur notre chemin, nous serons parés pour relever le défi et prouver au monde entier, pourquoi pas, que le retour de l'Algérie au-devant de la scène footbalistique internationale n'est que le début d'une nouvelle ère”.