Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce “un malaise profond” qui prévaut à l'échelle de la wilaya de Tizi Ouzou. Un état de fait expliqué par le recours itératif de la population à des actions de rue pour se faire entendre, même si, aux yeux du parti de Hocine Aït Ahmed, “les pouvoirs publics n'hésitent pas à manipuler certains comités de village et de quartier pour le blocage des APC”, dans l'optique de discréditer les élus locaux, véritables représentants de la population. Hier, à l'occasion d'une conférence de presse animée à Tizi Ouzou, le premier secrétaire fédéral du FFS, Farid Bouaziz, a brossé un tableau noir de l'état du développement local dans la région. Pour s'en convaincre, le conférencier cite les projets qui accusent un énorme retard lorsqu'ils ne sont pas carrément à l'arrêt, à l'image du projet de l'alimentation en gaz de ville qui traîne, le stade olympique qui ne voit toujours pas le jour, la liaison ferroviaire encore inachevée, etc. Bien plus, l'administration travaille à discréditer les élus en muselant les collectivités locales, estime le même intervenant qui cite, entre autres arguments, l'insuffisance des enveloppes allouées au titre des PCD, le retard mis dans l'approbation des budgets et la centralisation des opérations d'aménagements urbains. Le constat du FFS s'étale également au front social qui se trouve en ébullition depuis un certain temps. Ainsi, le mouvement de grève des médecins, des paramédicaux, des enseignants et des étudiants trouve toute sa justification aux yeux du parti qui constate que les syndicats autonomes, “pourtant beaucoup plus représentatifs, sont totalement ignorés et ne sont pas associés dans les négociations sur les conditions d'exercice des travailleurs”. Se disant soucieux de la bonne gouvernance, le FFS préconise, pour mettre fin à la gabegie généralisée, la restitution de leurs prérogatives aux élus en tant que représentants légitimes de la population, la répartition équitable des budgets en fonction de la densité de la population des communes, le retour à la bonne gouvernance par le respect des statuts des élus locaux et la levée de l'état d'urgence, source de tous les dépassements autoritaires de l'administration. Sur un autre sujet, l'élection d'un nouveau président de l'APW de Tizi Ouzou, en la personne de Mahfoud Belabbas, élu RCD, suite à l'élection de Mohand Ikherbane au Conseil de la nation, n'est pas pour plaire au parti socialiste. Pour lui, il s'agit d'un simulacre de vote plébiscite pour un semblant de gestion, et ce, après un mini-mandat creux. “Quant au FFS, s'il a refusé de présenter une candidature à cette vacance, c'est par fidélité à l'éthique politique et par respect de la volonté populaire”, explique l'orateur, qui regrette que l'APW, qui, dit-il, est un lieu de concrétisation des besoins de la population, soit “réduite, aujourd'hui, après des alliances boiteuses, à une véritable caisse de résonance de l'administration”.