Les enseignants grévistes ont massivement entamé, hier à Oran, leur première journée de débrayage qui devra s'étaler dans le temps jusqu'à “satisfaction totale de nos revendications socioprofessionnelles”, a affirmé le chargé de communication du Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest). Cette énième grève, qui survient après celle déclenchée le 8 novembre 2009, se veut être “une grève de plus pour dénoncer et réprouver les tergiversations fallacieuses du ministère de tutelle”. Dans la majorité des 52 lycées que compte la wilaya d'Oran, les enseignants ont réussi à paralyser les établissements scolaires. Les griefs des grévistes sont acerbes et portent essentiellement sur le black-out des pouvoirs publics concernant le rappel d'émoluments au titre de complément (IEP et IAPP) avec effet rétroactif depuis le 1er janvier 2008. Selon M. Rabhi, la grève est une réponse au département de M. Benbouzid qui “use de la mystification de l'opinion publique en assenant, par médias interposés, des contrevérités et des déclarations truffées d'invraisemblance sur une éventuelle augmentation salariale”. Les grévistes dénoncent aussi la décision du ministère de tutelle de les soumettre à un fichage systématique. Ils exigent “expressément” l'annulation de la directive ministérielle autorisant la mise en place d'un fichier de base qui institue, selon le représentant du Snapest, “un moyen de contrôle et de surveillance disproportionné et incompatible avec la noble conception de l'école”. Pour contrecarrer cette décision, les proviseurs se sont réunis le 26 janvier dernier pour exiger l'annulation pure et simple de cette “mesure scélérate”. Hier à Oran, le taux de grève a atteint 87% sur plus de 3 000 enseignants d'enseignement secondaire et technique, un chiffre appelé à aller crescendo dans les tout prochains jours, a ajouté M. Rabhi. Ce qui n'est pas le cas à Sidi Bel-Abbès où notre correspondant relève que le mouvement n'a pas connu une forte mobilisation. Il notera le fonctionnement normal des établissements du secondaire qui n'ont enregistré aucune défection de la part des enseignants. À Mascara, la grève a été partiellement suivie selon les assertions de la Direction de l'éducation nationale. Les syndicalistes du Snapest affirment, pour leur part, que le mot d'ordre a été observé par 40% des enseignants du secondaire et technique. Concernant la wilaya de Tlemcen, où le Cnapest est fortement implanté, le mouvement n'a pas été suivi. La grève devra se durcir avec les syndicats de l'Unpef et du Cnapest qui ont déposé un préavis de grève d'une semaine à compter du 24 février prochain.