En emboîtant le pas à leurs enseignants, les lycéens, qui ont massivement sillonné les rues d'Oran, ont tenu à manifester leur solidarité avec les grévistes. “C'est la course contre la montre, compte tenu du rythme effréné des cours auxquels nous sommes soumis depuis des semaines”, affirment des lycéens visiblement courroucés. Ils exigent l'annulation des programmes du troisième trimestre. Cette demande pressante préfigure les répercussions qui risquent d'embrouiller un peu plus la situation actuelle. Les lycéens revendiquent le temps nécessaire pour la révision des cours du deuxième trimestre. Au chapitre de leurs exigences figure le rétablissement des vacances de printemps qui ont été supprimées par le ministère de tutelle. Les représentants de 13 lycées, qui ont convergé vers le centre-ville, ont été finalement reçus par le secrétaire général de la direction de l'éducation nationale. Dans le même ordre d'idées, la paralysie quasi générale des 52 lycées a été relevée par les deux syndicats Cnapest et Unpef. “C'est une réussite totale et nous irons jusqu'au bout de nos revendications”, déclarent les syndicalistes du Cnapest et de l'Unpef à Oran. Par ailleurs à Béchar, la grève a touché tous les paliers de l'enseignement. Selon les chiffres émanant officiellement de la cellule de communication de la direction de l'éducation nationale, sur un total de 3 308 (travailleurs, enseignants et administratifs), le nombre de grévistes a atteint 1 381, soit un taux de 41,75%. Pour les syndicats, le taux de débrayage est de l'ordre de 80%. Il est à signaler que des centaines d'enseignants appartenant au Snapest ont rejoint le mouvement de grève en signe de solidarité avec leurs collègues. Même constat dans la wilaya de Tlemcen où la grève des enseignants entamée le 24 février s'est poursuivie hier avec, selon les deux syndicats autonomes grévistes, un taux de suivi de 92% dans le secondaire alors que dans le moyen et le primaire, on avance un taux de 80%. Les services de l'éducation nationale font état pour leur part d'un suivi de seulement de 50% au niveau de tous les établissements scolaires. À Tiaret, l'ensemble des établissements de la wilaya accusent une paralysie jugée “très importante” par les représentants syndicaux locaux. Ce qui n'est pas le cas du côté de la direction de l'éducation nationale où l'on estime “minime” le taux de participation. Notre correspondant note toutefois que la grève qui doit durer jusqu'à mardi est aussi cautionnée par les adjoints de l'éducation qui comptent aller jusqu'au bout pour satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles.