“La perspective de la tenue, le 14 août prochain, à Alger, d'un rassemblement, nouvel épisode d'un vain complot fomenté et diligenté contre le parti du FLN par certaines sphères de l'administration qui n'ont pu se résoudre à accepter le choix souverain consacrant l'autonomie de décision de notre parti, a provoqué chez les militantes et les militants, dont ceux de vos mouhafadhas, une légitime et salutaire réaction d'indignation et de fermeté. Elle a également créé chez eux le besoin d'exprimer avec force et vigueur le refus de voir les auteurs de ces agissements s'exprimer au nom du parti du FLN. Comment, en effet, ne pas être indigné devant un spectacle aussi affligeant que celui de la violation flagrante et délibérée des lois de la République par ceux-là mêmes qui sont censés veiller à leur application ? Comment ne pas être mû par un sentiment de révolte au vu de ces manipulations et de cette utilisation abusive des biens publics à l'effet d'organiser des réunions illégales, avec la participation de pseudo-militants et sous le couvert d'associations n'ayant aucun lien avec l'activité politique, ce qui constitue en soi une violation manifeste des dispositions de la loi régissant ce type d'associations ? Quel piètre spectacle que celui de pervertir les nobles objectifs assignés à l'Union médicale algérienne, à Alger, et de prendre prétexte du thème de l'Algérie et de la mondialisation à Oran, pour ne citer que ces deux exemples, pour tenter sans succès de déstabiliser un parti politique devenu de surcroît, par la grâce de la volonté populaire, la première force politique du pays ! Le recours à de tels procédés ne prêterait qu'à la dérision, s'il ne constituait pas, dans cette conjoncture particulière de l'histoire de notre pays, une source d'inquiétude pour l'avenir de la démocratie et de l'Etat de droit dans notre société. À l'aune de cette situation, mon premier devoir, en ma qualité de secrétaire général du parti, est de me féliciter et de saluer votre sens de l'engagement, votre mobilisation et votre détermination qui constituent la plus cinglante des réponses à ceux qui veulent domestiquer votre volonté militante et dicter à notre parti sa ligne de conduite. Je salue votre admirable fermeté et votre détermination à toute épreuve et vous appelle à les conjuguer avec le sens élevé des responsabilités dont notre parti ne s'est jamais départi, chaque fois qu'il s'est agi de préserver les intérêts supérieurs de la nation et d'éviter à notre peuple de nouvelles épreuves. Ce sens des responsabilités m'impose en tant que secrétaire général du parti de vous demander de vous abstenir de tout acte qui pourrait, dans la situation actuelle, être exploité à des fins portant atteinte à l'ordre et à la sécurité publics, d'une part, et qui irait à l'encontre des objectifs que notre parti s'est assignés et entraverait sa ferme détermination à relever les faits que lui impose la conjoncture, d'autre part. Nous adoptons cette attitude responsable car nous mesurons l'ampleur des sacrifices consentis par le peuple algérien pour asseoir les fondements de l'Etat républicain, ébranlé par plus d'une décennie de terrorisme barbare et par une profonde crise multidimensionnelle. Le 14 août, vous auriez, sans aucun doute, une nouvelle fois, donné la preuve éclatante de votre adhésion à la ligne politique dégagée par le VIIIe congrès. Le 14 août aurait été incontestablement l'occasion d'une démonstration de notre capacité de mobilisation et de notre cohésion, mais il nous appartient à tous d'assumer pleinement nos responsabilités vis-à-vis du peuple algérien, en évitant de faire le jeu de ceux qui sont prêts à toutes les dérives, à tous les excès et à toutes les compromissions, pour réaliser leur desseins politiciens. L'histoire retiendra et le peuple algérien se souviendra qu'entre l'intérêt, par ailleurs, légitime de notre parti et les intérêts supérieurs de l'Algérie et de son peuple, nous avons fait le seul choix possible pour nous, celui qui s'inscrit dans la droite ligne de l'esprit patriotique qui anime notre parti depuis la Glorieuse Révolution du 1er novembre 1954. Aussi, je vous demande de surseoir à la marche de protestation prévue le 14 août sans que ceci n'entame en rien notre détermination à défendre les choix du parti avec fermeté, sans faiblesse, ni renoncement. Nous ne marcherons pas le 14 août, mais la marche du parti du FLN pour l'avènement de l'Algérie de la démocratie, du progrès et de la modernité continue et amorce un tournant décisif, que nous négocierons au mieux, en symbolisant aux yeux du peuple algérien l'espoir et l'espérance, la sagesse et la modération et en étant porteur d'un projet de progrès pour l'Algérie de demain, un projet contre lequel viendront s'annihiler toutes les tentatives de diversion, de division et de discorde.” Le secrétaire général, Ali Benflis