Alors que le Cnapest et l'Unpef conditionnent l'arrêt de leur grève par la concrétisation des trois revendications sociales, les autres syndicats se référeront à leurs bases respectives pour décider de l'avenir de leur mouvement de contestation. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation nationale (SNTE) est le premier à déclarer le gel de son mouvement de contestation, prévu à partir d'aujourd'hui. Cette décision a été prise à l'issue de la réunion syndicale tenue après l'annonce officielle des nouvelles mesures de revalorisation du régime indemnitaire des fonctionnaires de l'éducation nationale. Les représentants du syndicat ont indiqué que leur satisfaction est partielle et qu'ils doivent être prudents en attendant des éclaircissements sur la nature des nouvelles augmentations ainsi que la position de la tutelle à l'égard des autres revendications. Quant aux autres syndicats autonomes, à savoir le Conseil national des lycées d'Algérie (CLA), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), ils ont décidé de se référer au jugement de leur base militante. Des réunions ainsi que des assemblées générales se tiendront à partir d'aujourd'hui pour décider de la suite à donner à leur mouvement de protestation. Selon eux, les augmentations arrachées ne sont “qu'une demi-victoire pour la mobilisation des enseignants, sachant que nos revendications portent également sur trois autres dossiers indissociables, à savoir celui de la retraite, la médecine du travail et les œuvres sociales”, ont-ils souligné. Ils jugent toutefois que le contenu du communiqué n'est pas très clair et qu'il est porteur de suspicions. “On ignore si la prime de rendement est incluse ou pas. De plus, quelles sont les indemnités accordées ? S'agit-il d'indemnités qui existent déjà ou bien de nouvelles ? Nous n'avons eu qu'une réponse partielle à nos revendications relatives au régime indemnitaire, mais où en sont les modifications à apporter au statut particulier et que devient la revendication sur la retraite ?”, s'est interrogé Idir Achour, représentant du CLA. Même son de cloche du côté de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) et le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui conditionnent l'arrêt de la grève par la concrétisation des trois autres revendications, à savoir : la retraite après 25 ans de service pour les enseignants, le dossier des œuvres sociales ainsi que celui de la médecine du travail. Le ministère de l'Education a tenu hier une réunion avec les représentants du Cnapest et ceux de l'Unpef autour de ces trois dossiers. Les syndicalistes réclament l'ouverture, dès le mois de septembre prochain, de services de médecine du travail dans les 48 wilayas du pays, et demandent la conclusion d'accords avec les hôpitaux et les cliniques pour une prise en charge des travailleurs de l'éducation. “La tutelle nous a demandé de lui laisser du temps – deux jours – pour nous rendre des réponses concernant les trois revendications qui sont restées pendantes. Le gel ou la reprise de la grève dépendent des annonces du ministre de l'Education”, a indiqué M. Dziri, responsable de l'Unpef et qui a expliqué que “ce qui a été proposé par le ministre est bien faible comparativement à ce pourquoi nous nous sommes mobilisés”. Les deux organisations syndicales ont également évoqué les quatre nouvelles primes proposées dans le cadre de la commission mixte qui a finalisé son travail en décembre 2009. Il s'agit notamment de l'indemnité de contrainte pédagogique et sociale (ICPS), de l'indemnité de socialisation (IS), de l'indemnité des activités et tâches complémentaires et celle relative au suivi de l'évaluation et d'orientation (ISEO).