à l'issue d'un bras de fer qui a opposé les médecins grévistes aux forces de l'ordre, deux représentants des protestataires ont été reçus par un conseiller du président de la République. Après un calme de deux semaines, les praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique renouent avec la protestation. Un rassemblement a été tenu, hier, devant la présidence de la République par les grévistes. Tôt dans la matinée, les alentours de la Présidence étaient “encerclés”. Malgré un lourd dispositif de sécurité, les praticiens ont réussi à tenir leur rassemblement et à crier leur ras-le-bol. Il est vrai que le nombre de médecins présents était moins important que d'habitude, mais la détermination était là. Selon les protestataires, plusieurs de leurs collègues étaient empêchés de rejoindre le point de rassemblement. Les médecins présents au sit-in étaient tous regroupés dans une ruelle devant le siège de l'APC d'El-Mouradia, derrière un cordon de sécurité les empêchant d'avancer vers le siège de la Présidence. Le rassemblement a été, cette fois encore, l'occasion pour les médecins de dénoncer la manière avec laquelle les autorités gèrent la crise. Et pour cause, les présidents des deux syndicats grévistes n'ont pas caché leur colère après avoir reçu officieusement une copie du canevas des décisions du Premier ministre, envoyée aux pouvoirs publics, plafonnant le régime indemnitaire à 32%. “Pourquoi nous sommes conviés à des commissions mixtes si tout est décidé d'avance ?” s'interrogent les syndicalistes. Comme de coutume, les protestataires scandaient et portaient des pancartes pour mieux illustrer leur colère. Des pancartes où l'on pouvait lire, notamment : “Sos, Bouteflika vient voir la vérité” ; “Où va la santé ?” On lisait également : “Praticiens en colère… À bas la répression” ; “M. le Président après Zizou, c'est nous. Nous aussi nous sommes de la famille, êtes-vous disponible ?” ou bien “Grippe des salaires”. Face à une telle pression, les policiers se sont invités à la partie et un bras de fer s'est engagé entre eux. Les tuniques bleues n'ont pas ménagé les blouses blanches. D'un côté comme de l'autre, que ce soit les syndicalistes ou les policiers, on entendait crier : “Ce n'est pas ce que nous avons convenu.” Près de deux heures plus tard, des policiers sont venus chercher les deux présidents de syndicat pour les informer qu'ils vont être reçus par un conseiller de la Présidence. À leur sortie, les syndicalistes annoncent à leurs troupes que leur interlocuteur avait connaissance de la situation, tout en leur promettant la prise en charge de leurs doléances. En attendant, cela ne changera rien à la situation du secteur de la santé toujours en grève ouverte et du fait que les praticiens sont déterminés à continuer les rassemblements jusqu'à la concrétisation de leurs revendications. “Le conseiller nous a affirmé que notre situation est connue de tous. Notre mouvement dure depuis des mois dans le silence. Un silence fait de mépris, même si nous avons toujours appelé au dialogue”, relèvent-ils. “Nous sommes en train de mendier des droits que les lois internationales nous octroient”, regrettent-ils.