Il n'y a aucune nouveauté à signaler hormis le retour aux anciennes instances du parti, le comité central et le bureau politique. Le 9e congrès du FLN s'est ouvert hier sans heurts, mais avec une forte dose de nostalgie dans les atours. Un dispositif policier est déployé tout autour de la Coupole avec plusieurs points de contrôle. Dans la salle, jeux de lumière et réglage du son. Mais très peu de monde encore pour occuper les longues rangées de chaises blanches. La scène, avec deux grosses poutres noires de chaque côté où sont accrochés deux portraits du Président, est cernée de fleurs, avec juste en bas un gros bouquet. Un décor qui rappelle les vieux partis uniques, les partis communistes, russe et chinois. On se croirait à un congrès du PCUS. Pour les formes, il faut dire que le FLN a réussi. D'ailleurs, Belkhadem, SG sortant, y ajoutera un zest avec un long discours à la sauce langue de bois. Le Président, invité encore une fois à présider le parti, a envoyé une lettre dans un style “généraliste”. “Un parti leader dans un pays pionnier”, est le slogan choisi pour ce congrès dont l'ouverture est programmée un certain “19 mars”. Date sur laquelle s'attardera Belkhadem. Jour de la victoire, jour de fête, “fête du FLN”, selon lui. Occasion, pour lui, de revenir sur les contentieux franco-algériens. Il dénoncera ses ennemis et réclame à ce qu'on applique la réciprocité. Il reviendra également sur l'exigence de repentance et d'excuses de la part de la France. Tous les qualificatifs de la sauvagerie de la colonisation y passeront. Il passera, cependant, rapidement sur les turbulences qui secouent le parti depuis cinq ans en louant la réconciliation, le dialogue, la sagesse et la concertation qui ont entouré l'organisation du congrès et qui ont contribué à le stabiliser. “Sans exclusion, sans affrontement”, a-t-il dit, alors que dans la salle quelques voix scandent “un second mandat”. Le SG sortant fera presque dans le bilan, celui de la période où il était à la tête du gouvernement, en guise de réalisation du parti. Sur les questions internationales, Belkhadem axera sur les causes justes et les zones en conflit. Sahara occidental, Palestine, Irak, Syrie, Somalie, Soudan, Pakistan, Afghanistan… Au premier rang, malgré la présence de plusieurs personnalités, des “invités” ont manqué à l'appel, notamment les anciens secrétaires généraux du parti, Abdelhamid Mehri, Mouloud Hamrouche ou Ali Benflis. Même cas pour les anciens Présidents. Seul Chadli Bendjedid est venu. On a enregistré par contre le retour de Belaïd Abdeslam et de Boualem Benhamouda. On a remarqué la présence de Ali Mehsas, Ahmed Ouyahia, Louisa Hanoune, de hauts officiers, et énormément d'invités étrangers, une liste que Belkhadem a lue. Des représentants de partis de Tunisie, de Mauritanie, de Libye, du Yémen, du Soudan, du Liban, de Syrie, de Chine, du Vietnam, de la Corée du Nord, de Cuba et évidemment, les représentants du Fatah et Hamas palestiniens. Pour le Sahara occidental, c'est le président Abdelaziz en personne qui est venu assister. Il faut reconnaître que le FLN a mis le paquet sur ce plan en réunissant à réunir pour “sa fête” des personnalités de toutes les tendances politiques, allant des islamistes aux républicains et démocrates en passant par les communistes. Une manière de confirmer que le parti, comme le souligne Belkhadem, reste et joue le premier rôle sur la scène politique. La note positive est certainement dans le fait que beaucoup de contestataires ont pu être délégués au congrès. Dans le fond, il n'y a aucune nouveauté à signaler hormis le retour aux anciennes instances du parti, le comité central et le bureau politique. La bataille autour des sièges du comité central a déjà commencé dans les coulisses. Ainsi, le FLN a opté pour la forme afin de donner un peu de couleur à ce 9e congrès qui s'annonce sans véritable enjeu et sans concurrence non plus pour le poste de premier responsable, le ton étant donné par l'assistance et son appel à un deuxième mandat.