Lutte contre le terrorisme    Dix nouveaux GAB pour alléger les files d'attente    Six nouveaux postes transformateurs électriques installés à Médéa    Rencontre sur le thème «Connected Algeria» en avril prochain    La diplomatie palestinienne dénonce la création de nouvelles colonies sionistes    Les négociations américano-ukrainiennes sur un cessez-le-feu ont débuté à Riyad    Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, arrêté sur décision de la justice    L'Eswatini déchante, le Gabon dans la douleur    Algérie-Mozambique, un match qui se jouera sur des micros détails    Grand Prix Apollon Temple : L'Algérien Youcef Reguigui sur le podium    750 morts et 30.000 blessés sur les routes en une année    Plus de 200.000 repas du ftour servis depuis le début du mois de Ramadhan par le conseil ''Souboul El-Kheirat''    9 blessés dans un accident de la route à Mesra    Le cuivre retrouve son lustre pour le Ramadhan    Une œuvre de Banksy estimée à 6,3 millions de dollars    Un autre témoin de la barbarie coloniale    Les décisions du président de la République relatives à la prévention contre la drogue et les substances psychotropes "extrêmement importantes"    Batna: commémoration du 69e anniversaire de la mort du martyr Mostefa Ben Boulaïd    Le rôle de la société civile dans la sensibilisation et la mobilisation contre le terrorisme mis en avant    Energie: Arkab évoque à Addis-Abeba avec le ministre éthiopien du Commerce et de l'Intégration régionale le renforcement du partenariat économique    Mouloudji partage un iftar collectif à Blida    L'éradication de la tuberculose en Algérie, un engagement constant de l'Etat    Opération de numérisation du site archéologique de Timgad    Renforcer la coopération entre les secteurs de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle au cœur d'une rencontre entre les deux ministres    L'entité sioniste refuse l'entrée à Ghaza à un nombre sans précédent de médecins et de travailleurs humanitaires    Le cinéma algérien connait une "véritable dynamique"    L'interdiction de l'entrée de l'aide à Ghaza est "une punition collective" contre la population    Mondial 2026/Algérie-Mozambique: les Verts intensifient leur préparation à Sidi Moussa    Lutte contre le terrorisme: signature d'un protocole de coopération entre l'ONSC et le AUCTC    Sayoud salue le rôle actif des services de l'Office national de la météorologie    Décès de l'ancien international algérien de football Djamel Menad Condoléances du président de la République    «La critique n'a jamais été interdite en Algérie»    Le président de la République réaffirme son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie à Sao Tomé-et-Principe    CHAN 2024: les Algériens achèvent leur stage à Annaba    Qualifs/Mondial 2026: les Verts reprennent l'entraînement à Sidi Moussa        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rabat a tout à gagner dans l'affaire
Contentieux entre l'Algérie et le Maroc
Publié dans Liberté le 04 - 04 - 2010

Il ne fait aucun doute que la fermeture de la frontière algéro-marocaine nuit à l'économie du Makhzen, qui ne rate aucune occasion de réclamer sa réouverture, sans cependant faire le moindre geste pour y parvenir en acceptant de discuter de tous les contentieux, comme le demande l'Algérie.
En dépit de l'importance vitale pour son économie de l'ouverture de la frontière, Rabat ne fait aucun effort pour convaincre l'Algérie d'accepter cette requête. En effet, elle ne veut rien offrir en contrepartie, alors qu'Alger exige un apurement de tous les contentieux existant entre les pays pour rouvrir la frontière, fermée en août 1994 suite aux attentats de Marrakech qui avaient vu le gouvernement marocain accuser l'Algérie d'en être responsable. Plus grave, le makhzen avait même décidé d'instaurer le visa pour les ressortissants algériens désireux se rendre au Maroc, d'où l'application d'une mesure réciproque par Alger. Bien que celle-ci ait été levée de part et d'autre par la suite, la frontière demeure toujours fermée parce que la partie algérienne veut un règlement de tous les dossiers en instance entre les deux pays, avant d'aborder enfin cette question. Alger reste convaincue que le projet de l'Union du Maghreb arabe ne peut aboutir sans un assainissement global de tous les dossiers restés en suspens ces dernières années entre l'Algérie et le Maroc. Pour rappel, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre algérien de l'Intérieur, avait clairement averti, en réponse aux nombreux appels de ses homologues marocains à la réouverture de la frontière, qu'“il ne s'agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l'Algérie. Il faut que tous les peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leur place”. Il avait également dit que la question était liée à “une approche globale” de l'avenir du Maghreb, ajoutant que “le problème de la circulation des biens et des personnes aux frontières entre l'Algérie et le Maroc ne peut être dissocié d'une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb”. Zerhouni avait aussi demandé à Rabat de présenter des garanties en soulignant que “la réouverture s'opère par une simple décision, mais là n'est pas le problème. Pour une telle éventualité, il faut que le citoyen algérien, une fois sur le territoire du royaume, ait les garanties pour circuler librement et dans la dignité”. Pour en revenir aux questions devant être réglées en priorité entre les deux parties, figure celle des terres des Algériens spoliées au Maroc, que ce dernier refuse d'indemniser alors que tous les autres ressortissants étrangers, qui ont été victimes de cette expropriation, l'ont été. Dans ce cadre, il y a lieu de relever que dans le cas où Rabat accepterait de trouver une solution à cette question des terres, que ce soit leur restitution ou l'indemnisation des propriétaires, tout indique qu'elle sera la principale bénéficiaire, car en contrepartie, elle obtiendra la réouverture de la frontière, laquelle permettra au Maroc oriental de retrouver son activité économique.
Le Maroc oriental ressuscitera
Pour rappel, la mesure de la fermeture de la frontière a eu l'effet d'un séisme financier pour le Maroc oriental, dont les opérateurs économiques réalisaient jusque-là annuellement avec l'Algérie un chiffre d'affaires estimé à plusieurs centaines de millions de dollars. Ce fut la ruine pour l'économie de cette partie du Maroc, sans parler des familles qui ne vivaient que de la contrebande de produits algériens. Depuis 1994, les conditions de vie se sont énormément dégradées dans les villes limitrophes de l'Algérie, notamment Oujda. Il en résultera la multitude d'appels en direction du gouvernement marocain afin de tout faire pour la réouverture de la frontière. Certes, la contrebande, surtout de carburants, bat son plein, malgré toutes les mesures des services de sécurité algériens, mais cela ne suffit pas. Si le chiffre d'affaires du commerce informel à travers la contrebande est estimé à près d'un demi-milliard de dollars par an en faveur du Maroc, la réouverture de la frontière rapportera au Makhzen entre deux et trois millions d'euros/jour, soit pas loin d'un milliard d'euros annuellement. Ainsi, la partie orientale du Maroc ne ressuscitera économiquement que si la frontière est ouverte de nouveau. Cela explique pourquoi les responsables marocains ne ratent aucune occasion d'insister pour qu'Alger accède à cette requête. Pour ce faire, les responsables marocains devront se mettre autour d'une table avec leurs homologues algériens pour traiter toutes les affaires en suspens, dont celle des terres des Algériens spoliées en violation des accords bilatéraux en la matière. Rabat posera, sans aucun doute, l'affaire des Marocains expulsés d'Algérie après la crise de 1975 entre les deux pays en raison du conflit du Sahara occidental. Ce cas-là est totalement différent de celui des Algériens dépossédés de leurs terres au Maroc, parce que les Algériens sont des propriétaires alors que l'écrasante majorité des Marocains renvoyés chez eux, par mesure de réciprocité après les représailles du Makhzen contre nos ressortissants, étaient des travailleurs, particulièrement dans l'agriculture “khamassine”, ne possédant pratiquement pas de biens en Algérie.
Le royaume chérifien bénéficiera du flux de touristes algériens
Outre les bénéfices que tirera la partie orientale du Maroc de la réouverture de la frontière, ce pays pourra également profiter d'une autre manne financière très importante que lui apporteront les touristes algériens. Ces derniers, qui se rendent actuellement en Tunisie en raison des facilités qui leur sont offertes, comme la possibilité de se déplacer par route, seront fort nombreux à se diriger vers l'Ouest une fois la possibilité de s'y rendre par voie terrestre devenue effective. Bien que jusqu'à maintenant, ils ne puissent se rendre au Maroc que par avion, ce qui leur revient cher, les Algériens qui ont les moyens n'hésitent pas à y aller. C'est dire qu'ils seront des centaines de milliers à changer de destination, car nul n'ignore les affinités existant entre les Algériens et les Marocains en dépit de tous les problèmes politiques entre les gouvernements algérien et marocain. Il va sans dire que la ruée des touristes algériens vers l'Ouest serait vue d'un très bon œil par nos voisins, car elle contribuera à agrandir les revenus du tourisme dans ce pays, où ce secteur jouit d'un intérêt particulier de la part de l'Etat, pour la simple raison qu'il représente sa plus importante source de rentrée financière.
Il appartient donc au Makhzen de faire le nécessaire pour que des discussions sérieuses soient entamées par les deux capitales dans les meilleurs délais parce qu'ils ne fait aucun que doute que sans le dialogue, rien ne sera réglé, d'autant plus qu'il semble exister un accord tacite pour laisser de côté le conflit du Sahara occidental.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.