Cette situation s'explique sans doute par l'inexistence de stands de conférences à même de provoquer des débats sur la presse de façon globale. La deuxième édition du Salon de l'information et de la communication s'est clôturée, hier, à Oran, avec un goût d'inachevé. Il faut dire que les visiteurs sont restés sur leur faim tout au long des deux jours qu'a duré cette manifestation “communicationnelle”. “Cela fait plus d'une heure que je déambule à travers les stands sans percevoir l'impact de ce Salon”, confie un lecteur de journaux assidu. Pourtant, le thème fort accrocheur “Professionnalisme dans l'information et efficacité dans la communication” semble dérouter même les professionnels du secteur. À ce stade de la réflexion, d'aucuns pensent que la finalité de ce Salon aurait gagné en réunissant les conditions pour sa réussite. “L'idée était de créer un débat productif entre les porteurs de théorie et les praticiens de l'information”, affirme Mohamed Koursi, journaliste dans un quotidien national. Pour cet ancien enseignant au département des sciences de l'information et de la communication à l'université d'Oran, il aurait été judicieux d'ouvrir le champ aux étudiants et aux citoyens. “J'aurais aimé que ce Salon soit une occasion pour dresser une passerelle féconde et pratique entre l'université et la tenue de ces manifestations régionales”, ajoute notre interlocuteur. Il n'en pense pas moins que la portée de ce Salon doit constituer une halte où la “société regarde et se regarde dans un moment de visibilité intense”. Cette situation s'explique sans doute par l'inexistence de stands de conférences à même de provoquer des débats sur la presse de façon globale. Le visiteur semble perdu au milieu des stands d'exposition sans une prise de conscience sur la floraison des quotidiens nationaux et locaux. Il est vrai que les étudiants en communication tournent en rond devant les stands où sont étalés les titres d'une vingtaine de quotidiens. “On aurait souhaité rencontrer les responsables des journaux pour engager une discussion sur le devenir de la profession et la situation des étudiants en fin d'études”, plaident ces derniers en quête de débouchés. Le marché du travail qui s'offre à ces jeunes frais émoulus reste une inconnue, tant et si bien qu'il est impossible d'imaginer un recrutement sur-le-champ. Les perspectives d'entretien avec les éditeurs ou les professionnels en la matière brillent par leur absence. “C'est un espace de concordance entre les enseignants et les journalistes qui devrait figurer au pinacle de ce Salon qui s'est transformé en un grand kiosque de distribution de journaux”, déplore notre interlocuteur. Plus de 300 licenciés en communication quittent l'université d'Oran chaque année alors que l'offre reste insignifiante par rapport à leur attente. Peut-être verra-t-on plus clair dans un futur Salon de la communication et des médias qui réunira les acteurs-clefs qui permettent à tout communiquant la construction d'un événement percutant et différent. L'avenir de la presse en Algérie tout comme celui dit de la proximité n'a pas été au cœur des stratégies de communication lors de ce Salon. Tout comme les innovations et services des spécialistes des médias qui ne sont pas proposés au Salon de l'information et de la communication.