RESUME : Lydia écrit une longue lettre à sa cousine où elle se confie. En allant la poster, elle tombe sur Samir et prenant son courage à deux mains, elle en fait autant avec lui. Cela le met hors de lui. À la maison, elle a la surprise de trouver Souhila venue aux nouvelles… 40eme partie LE SECRET Lydia est troublée. Depuis quelques jours, elle a remarqué qu'elle a un retard. Cela fait plus d'un mois et demi qu'elle n'a pas eu ses règles. Trop occupée à tenter de recoller les morceaux, elle s'est complètement oubliée. Mais maintenant qu'elle a mis Samir au courant et envoyé la lettre à sa cousine, elle se demande pourquoi elle a ce trouble des règles. Elle n'en parle pas à sa tante. Toutefois, dès le lendemain, elle va voir une gynécologue. L'examen ne révèle rien, ni l'échographie. - Est-ce que vous êtes mariée ? lui demande-t-elle. - Non... - Est-ce que vous avez eu des rapports sexuels ? insiste-t-elle, avec votre petit ami ? - Non, non, je n'ai pas de petit ami, répond Lydia en devenant livide. Oh ! Mon Dieu ! Pas ça ! La gynécologue, qu'on nommera Fatima, s'est levée, devinant son malaise. Elle va à elle et lui prend la main. Lydia tremble. Elle est au bord de l'évanouissement mais elle lutte pour ne pas perdre connaissance. - Qu'est-ce qui s'est passé ? - Un malheur, murmure Lydia, au bord de la nausée. J'ai été violée... - Par votre petit ami ? - Non, par mon ex-petit ami. - Il faut le dénoncer, lui conseille Fatima. Il doit réparer. - Réparer ? reprend Lydia. Mais on a rompu depuis des mois et des mois. Et je ne veux pas de lui. Je ne l'aime pas. - Si vous aviez rompu, comment est-ce arrivé ? veut savoir Fatima. - Il m'a agressée, un soir où je sortais de mon travail. Actuellement, il est en prison. Il doit passer devant le juge dans quelques semaines, dit Lydia. Si je veux me faire avorter ? Est-ce que ce sera possible ? - Non, aucune loi ne l'autorise, répond la spécialiste. Et après trois mois, c'est risqué ! - Si cela peut se faire, je veux prendre ce risque. Qu'est-ce que je ferai de lui ? Je ne veux pas d'un enfant qui naîtra hors mariage. - Je suis désolée, je suis poings et pieds liés. Il faut mettre au courant votre famille et le juge. Vous ne devez pas cacher votre grossesse. Lydia secoue la tête. Elle se voit mal apprendre la nouvelle à sa famille. Déjà, elle entend les ragots, être montrée du doigt puis ses amis se détourneront d'elle. Personne ne lui fera confiance. Elle sera exclue de tous les cercles. Sa famille qui verra en elle un porte-malheur lui en voudra toute la vie de l'avoir déshonorée. Même si elle n'a pas été consentante, tous la tiendront pour responsable. - Je n'en veux pas, dit-elle avec insistance. Je ferai n'importe quoi pour m'en débarrasser. - C'est contraire à la loi et à notre religion. - Et l'agression et le viol aussi, lui rappelle Lydia en se levant. Mais cela ne l'a pas empêché de s'en prendre à moi ! - Je compatis à votre souffrance. - Alors aidez-moi ! Je vous en prie ! dit-elle en se mettant à pleurer. S'il y a quelque chose qui peut résoudre mon problème, dites-le moi ! La gynécologue est embarrassée. Lydia voyant bien qu'elle hésite, insiste et manque de se mettre à genoux. Au bout de cinq minutes, elle lui remet une enveloppe. Lydia la remercie en pleurant et riant de soulagement. Elle croit avoir trouvé la solution, à son problème alors que bien des déceptions l'attendent. A. K. (À suivre)