Durant cette première quinzaine du mois d'avril, l'artiste peintre Hassina Zahaf a exposé ses aquarelles à la cybergalerie Didouche-Mourad et ce, à l'initiative de l'établissement Arts et Culture. Vingt-et-une toiles ont occupé les murs de cette galerie. “Kane ya maken…”, c'est ainsi que pouvait commencer notre déambulation picturale. Les vingt-et-une aquarelles interpellent le visiteur. Chacune veut lui raconter son histoire, sa partie. Il n'y a pas de début. Il n'y a pas de fin. Ce qui attire le regard, ce sont les couleurs ainsi que les volumes. Tout est surdimensionné. La surface est emplie. Dans toutes les œuvres exposées, le personnage de la femme est omniprésent. La femme symbole de la vie, la fécondité, détentrice de la mémoire et des traditions. Elle est représentée tantôt seule tantôt en couple, dans un univers où la symbolique et le détail font bon ménage. Il en est de même pour les symboles : le poisson, la fleur, les jarres… Exécutés sur du papier aquarelle, ces tableaux représentent un monde où tout est beau, tout est magnifique. Un monde où tout va bien. “Je présente tout en beauté. Il y a beaucoup de fleurs, de la nature”, dira-t-elle à ce propos. En arrière-plan de chaque toile, une maison (traditionnelle) ou tout simplement des arcades. Afin de rappeler que la femme est le pilier de la société. Mariant les couleurs vives, Hassina Zahaf, transpose sur la “toile” sa vision du monde, sa perception, mais aussi sa sensibilité. À travers ce langage des couleurs, elle lance aussi un SOS. Elle veut attirer l'attention sur la nature, que nous, êtres humains, sommes en train de détériorer. Par sa peinture, l'artiste- peintre nous renvoie au monde de Baya, avec les couleurs et les formes. Dans un style naïf, c'est la beauté du monde dans sa pureté, son essence même. “C'est un honneur pour moi d'être comparée à Baya qui est une grande artiste”, dira-t-elle à ce sujet. La magie des couleurs et la féerie des aquarelles opèrent leur charme : on redevient enfant. Une envie de jouer, de courir dans la nature vous prend subitement. Avec l'exposition “Liberté et Lumière”, c'est le retour aux sources, la valorisation de la femme, d'une part, et, d'autre part, c'est un appel à la préservation de la nature.