Il a fallu d'une lettre de protestation adressée par un citoyen, proche parent d'une malade, à la direction de la santé publique pour qu'une enquête soit déclenchée par la tutelle et aboutisse à une suspension d'un médecin spécialiste et à un blâme pour deux autres, spécialistes également, tous traumatologues du même service. Les faits remontent à une vingtaine de jours lorsqu'une octogénaire a été admise au service de traumatologie de l'hôpital de Maghnia en urgence à la suite d'une fracture au niveau de la base d'un membre inférieur pour qu'il lui soit posé une prothèse. Selon son fils, aucune action n'a été initiée par les médecins durant les trois jours qu'elle a passés à l'hôpital, et ce, malgré l'urgence de son cas. C'est ainsi, selon notre interlocuteur, que les membres de la famille de la malade ont été contraints de l'évacuer vers une clinique privée où elle a été opérée et la prothèse posée en un temps record et ce par le même traumatologue qui devrait normalement la prendre en charge à l'hôpital. L'opération a été facturée à la malade 9,7 millions de centimes ! Si cette manière d'agir du médecin n'est pas loin, aux yeux de ce membre de la famille, d'un comportement de “rabatteur” pour des objectifs évidents, pour le traumatologue en question, le principal handicap qui a entravé cette opération à l'hôpital est l'indisponibilité d'une colle spéciale laquelle n'est disponible qu'à l'hôpital de Blida. Le spécialiste ajoute que, suite au vœu des membres de la famille de faire soigner leur malade dans une clinique privée où ils l'ont transféré de leur propre gré (témoignage formel du petit fils), il lui a été fait appel par la clinique pour l'opérer. À ce propos le directeur de l'EPH affirme n'avoir à aucun moment été saisi de ce besoin en colle spéciale sinon il l'aurait évacué d'urgence de Blida ou d'ailleurs. C'est ainsi que suite au rapport de la commission d'enquête qui a été dépêchée à l'EPH, la suspension de ce traumatologue a été prononcée dimanche dernier. Dans le sillage de cette même affaire, et pour non prise en charge de la malade, deux autres traumatologues du même service ont été également blâmés. Par ailleurs, la direction de l'hôpital ne semble pas s'arrêter là et poursuit en justice le traumatologue suspendu pour avoir porté atteinte, par sa pratique, à la réputation de l'établissement hospitalier.