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Presse : le talon d'Achille “commercial”
Publié dans Liberté le 23 - 08 - 2003

Liberté a reparu après trois jours de suspension. D'autres titres sont en attente de tirage. L'argument commercial, s'il n'est qu'argutie, constitue tout de même un parfait alibi pour un pouvoir dont l'aversion pour la vérité et la liberté est établie. Bouteflika, Ouyahia, Zerhouni et Toumi ont suffisamment fait la démonstration de leur hargne quand il s'agit de sévir contre les espaces d'expression qui ne leur sont pas acquis. Il ne fallait donc pas être grand prêtre pour s'attendre à des représailles contre les auteurs de révélations qui les resituent dans leurs véritables dimensions.
La vérité est, par nature, subversive. De la part d'excessifs despotes, elle appelle naturellement la riposte la plus fulgurante. La référence marchande permettait aux inquisiteurs de sous-traiter l'exécution des principaux titres privés par des entreprises d'Etat. L'usage autoritaire des capitaux publics explique l'hostilité du régime au marché qu'il ne cesse pourtant de chanter pour épouser l'air du temps.
Les éditeurs éprouvent, depuis que le principe de la presse indépendante est acquis, la difficulté à se mouvoir dans un métier encadré par les moyens de l'Etat et dans un système où le pouvoir s'approprie ces moyens comme autant d'instruments de pression sur la société. Ils semblent, cependant, s'accommoder des avantages empoisonnés de cet accompagnement. Le combat visant à s'émanciper des contraintes de l'imprimerie, de la publicité et des locaux de la Maison de la presse, autant de services à double tranchant, n'a pas été entamé à temps. Sitôt la pression terroriste réduite, le projet démocratique réfréné, la résistance anti-islamiste s'est ralentie et l'agressivité militante des journaux a reflué. Une conception mercantile de la gestion des titres de presse s'impose peu à peu aux dépens de la fonction sociale et politique des journaux.
Cette imprudente attitude, qui, en tant que style de gestion, n'appelle pas de jugement, mérite d'être notée parce qu'elle a permis, dans ce cas de suspension abusive, de faire passer dans le discours officiel un arbitraire pour un fait commercial. Les imprimeries publiques ont dû, pour mettre à exécution la répression commandée par leurs tuteurs illégaux, mais tuteurs de fait, dénoncer les conventions établies entre elles et les titres de presse visés. Mais, il est tout aussi vrai que les justifications techniques sont trop laborieuses et n'aident point l'opinion publique à se faire une idée de la part du commercial et de celle du politique dans cet abus.
Zerhouni a avoué le caractère opportun de la “mesure” de suspension en déclarant qu'“il y a longtemps qu'elle aurait dû être prise”. Si elle n'a été prise qu'aujourd'hui, en effet, c'est qu'il y a une raison extra-commerciale à cette décision présentée comme commerciale.
L'importance de l'enjeu méritait bien plus de vigilance de la part des gérants de journaux. La responsabilité des éditeurs, par la nature même de leurs entreprises, est telle qu'aucune négligence stratégique n'est permise. La presse étant d'abord fonction sociale. Il est peut-être temps d'envisager l'impératif d'une éthique éditoriale, non pas en termes de ligne, mais en termes de défense de la fonction informative dont nous avons la responsabilité.
M. H.


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