Le choix de la répartition de cette manne publique constitue en un sens un paradoxe au regard de l'importance de ces deux secteurs. Le programme complémentaire de soutien à la croissance, prévu par l'état pour la période de 2005 à 2009, a, certes, privilégié certains secteurs d'activité importants pour l'avenir du pays, mais a négligé également d'autres d'une importance vitale. De la répartition du plan par rubriques, il ressort que des domaines nécessitant une dotation conséquente, compte tenu des nouvelles donnes qu'a connues le pays, ont été désavantagés voire négligés par les concepteurs. Il est, bien entendu, clair que le programme d'amélioration des conditions de vie de la population se veut un regard sensible en direction des citoyens. Par conséquent, les quelque 2 000 milliards de DA alloués à ce chapitre, soit 45,4% de l'ensemble du budget, estimé à plus de 4 200 milliards de DA, sont justifiés. Le même constat peut être établi pour le programme de développement des infrastructures de base dont l'enveloppe dépasse les 1 700 milliards de DA. Néanmoins, le secteur du commerce, appelé à jouer un rôle considérable dans les négociations en perspective de l'accession de l'Algérie à l'OMC et les autres accords mondiaux dont celui avec l'Union européenne, figure parmi les victimes du plan quinquennal. L'Algérie, qui aspire à l'ouverture de son marché sur le monde, n'a consacré pour le département du Commerce que — tenez-vous bien — 2 milliards de DA ! Ce montant, faut-il le souligner, entre dans le cadre du développement et la modernisation du service public. Or, des secteurs relevant du même chapitre tels que l'Intérieur, les Finances et la Justice ont bénéficié respectivement de 65 milliards de DA, de 64 milliards de DA et de 34 milliards de DA. Le secteur de la Poste, et des Technologies de l'information et de la communication a eu droit à une dotation huit fois plus importante que celle du commerce. Pis, la Culture, considérée comme le secteur qui renseigne sur le degré de développement et d'évolution d'un pays, d'une nation et de tout un peuple, n'a pas été dotée d'un financement approprié. Seuls quelque 16 milliards de DA lui ont été attribués. Pour essayer de développer la radio et la télévision, l'état a dédié, en revanche, un montant de 19 milliards de DA, soit 3 milliards de plus que le montant affecté au département de la Culture. L'Industrie, qui fait partie des secteurs retenus pour le programme de soutien au développement économique, au regard du chantier de mise à niveau, n'a pas bénéficié d'une enveloppe conséquente. Sa contribution, ô combien incontournable, dans la relance économique du pays n'a, semble-t-il, pas focalisé l'intérêt des architectes du plan quinquennal. Preuve en est : le département doit développer ses activités avec une enveloppe de 13,5 milliards de DA seulement pour le quinquennat. Concernant la promotion de l'investissement, un domaine dont a vraiment besoin le pays pour une meilleure croissance économique, le gouvernement n'a réservé que 4,5 milliards de DA. Par ailleurs, des secteurs tels que les Transports, les Travaux publics, le Logement, l'Eau et l'Agriculture, inscrits dans des chapitres différents, ont eu la part du lion dans le plan quinquennal. Ils ont bénéficié respectivement de 700 milliards de DA, 600 milliards de DA, 393 milliards de DA et de 300 milliards de DA. Ce qui ne constitue nullement une mauvaise chose. Badreddine K.