Cette mesure, pour laquelle aucune échéance précise n'est donnée, pénalise quelque peu les opérateurs dans le domaine pharmaceutique. Le nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès, a pris la décision, peu de temps après son installation à la tête du secteur, de bloquer tout enregistrement de nouveaux médicaments, qu'ils soient des princeps ou des génériques. Le motif invoqué aux laboratoires internationaux installés dans le pays ou nationaux, désirant obtenir l'autorisation de mise sur le marché d'un produit qu'ils projettent de commercialiser localement, est inhérent à la volonté du ministre de tutelle de faire le point de la situation du médicament. Cette mesure, pour laquelle aucune échéance précise n'est donnée, pénalise quelque peu les opérateurs dans le domaine pharmaceutique, en ce sens qu'ils prennent du retard dans la mise en œuvre du programme préétabli pour l'introduction de nouveaux médicaments en Algérie. Selon certaines sources, des lots de produits pharmaceutiques, fabriqués localement et ayant déjà été validés par les instances compétentes, ne peuvent être commercialisés à cause du gel de délivrance des AMM (Autorisations de mise sur le marché) et même des ATU (Autorisations temporaires d'utilisation). D'autant que de nombreux laboratoires pharmaceutiques se suffisent de l'obtention des ATU pour satisfaire leurs commandes tout en contournant la lenteur des procédures liées aux AMM et qui peuvent durer jusqu'à deux ans. On parle aussi, du côté de ces opérateurs pharmaceutiques, de la pénalisation de l'Algérien, qui ne saurait, par le truchement de cette mesure, profiter des molécules issues des dernières recherches, notamment en biotechnologie. Pour sa part, le ministre de la Santé semble s'intéresser de près au dossier médicament, du fait, certainement, qu'il a été confronté, dès sa prise de fonction, à l'épineux problème de pénurie de médicaments essentiels dans le traitement des cancers, du sida et autres maladies chroniques. C'est donc en grande pompe qu'il a annoncé, il y a quelques jours, que dix milliards de dinars seront dégagés par le gouvernement pour ramener, dans de brefs délais, les médicaments manquants dans les hôpitaux. Dans ce sillage, il a insinué qu'il ferait le ménage dans l'importation des médicaments, en affirmant que “l'enregistrement des médicaments et la conclusion de contrats se feront, désormais, dans la rigueur et la transparence totales”.