Profitant de la présence du souverain alaouite au siège des Nations unies, à l'occasion du sommet sur les objectifs de développement du millénaire, le secrétaire général de l'ONU a demandé à Mohammed VI de reprendre les discussions informelles avec le Front Polisario dans le but de trouver une solution à ce conflit. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a prié le Maroc de renouer les conversations informelles avec le Front Polisario dans la perspective d'aboutir à une solution du conflit du Sahara occidental, a indiqué l'agence Prensa Latina, qui reprenait une note officielle du département onusien. Selon la même source, c'est le patron de l'ONU en personne qui a interpellé le monarque chérifien lors d'une réunion, qui s'est tenue au siège des Nations unies à l'occasion de la participation du roi du Maroc au sommet sur les objectifs de développement du millénaire. Qualifiant d'insoutenable le statut quo actuel au Sahara occidental, le secrétaire général de l'ONU a demandé à son interlocuteur de prendre les mesures qui raviveraient la confiance entre les parties en conflit. Dans cette optique, il a proposé la concrétisation de visites familiales dirigées par le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Il faut dire que le silence radio de Rabat sur la reprise des contacts entre les deux parties est un signe qui ne trompe pas sur les intentions marocaines de gagner du temps pour imposer son plan d'autonomie. En effet, depuis la dernière réunion informelle entre des délégations et le Polisario, qui s'était déroulée en février dernier dans le comté de Westchester, au nord de New York, les relations ont été rompues. Il s'agissait du deuxième contact informel entre les deux parties, après la première rencontre en août 2009 à Vienne, après à la résolution 1871 du Conseil de sécurité pour parvenir à une reprise des négociations officielles. Ceci étant, Marocains et Sahraouis avaient tenu quelques rondes de négociations directes qui ont commencé en juin 2007 et ont continué en août de cette année et janvier et mars 2008, date à laquelle ont pris fin. Par ailleurs, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, l'Américain Christopher Ross, avait lui aussi au président français, Nicolas Sarkozy, une lettre dans laquelle il le priait d'intervenir auprès des parties en conflit pour trouver une solution au conflit du Sahara Occidental. Notons toutefois que l'entretien à New York entre Mohammed VI et Nicolas Sarkozy est entouré de beaucoup de mystères. En effet, contrairement aux rencontres précédentes, l'Elysée s'est abstenu, cette fois-ci, dans son communiqué, de se prononcer pour le plan d'autonomie marocain. Reste à savoir, s'il s'agit d'un signe de changement dans la position française ou d'un simple oubli de la part de l'Elysée. Une chose est sûre, Rabat n'a pas d'autres choix que de s'asseoir à la table des négociations avec le Front Polisario, seul moyen d'aboutir à une solution en application des résolutions des Nations unies sur ce conflit.