Si les marocains étaient à ce point sûrs de la justesse de leur position, pourquoi n'iraient-ils pas alors jusqu'au bout de la logique onusienne qu'ils ont pourtant acceptée avant de revenir sur leurs décisions ? Le makhzen sait qu'un référendum ne peut que libérer le peuple sahraoui du joug colonial marocain. Tous les moyens sont bons pour torpiller le processus de règlement devant conduire à l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Rabat, qui est passé maître dans l'art de l'embrouille, a encore une fois raté l'occasion de se rendre à l'évidence. Le dossier sahraoui, pris en charge par les Nations unies, connaîtra tôt ou tard son issue qui n'est autre que l'indépendance. C'est la marche de l'histoire dont personne ne peut empêcher le parachèvement, même s'il est vrai que les alliés marocains d'aujourd'hui continuent de soutenir le royaume chérifien dans sa fuite en avant. En dépit des déclarations publiques faisant état d'un soutien aux résolutions de l'ONU, les alliés du roi appuient, dans les cercles restreints du Conseil de sécurité, le projet d'autonomie qui vise, ni plus ni moins, à la “marocanité” du Sahara occidental. Rabat, qui a investi dans le maintien de ses troupes dans les territoires occupés, en risquant de compromettre même la stabilité du pays, sait que le temps joue contre lui. Les sahraouis gagnent de plus en plus de points sur le plan international et la répression marocaine ne fait que renforcer la détermination du front Polisario à aller de l'avant et à plaider la mise en application des résolutions des nations unies. De quoi a donc peur Rabat à travers la tenue d'un référendum d'autodétermination, dont l'évocation même le fait sortir de ses gangs ? Si les marocains étaient à ce point sûrs de la justesse de leur position, pourquoi n'iraient-ils pas alors jusqu'au bout de la logique onusienne qu'ils ont pourtant acceptée avant de revenir sur leurs décisions ? Le makhzen sait qu'un référendum ne peut que libérer le peuple sahraoui du joug colonial marocain. Du coup, Rabat se trouvera en face de ses anciens colons qui n'ont fait que suivre une politique d'Etat et qui lui exigeront de lourdes indemnisations proportionnelles à leurs investissements perdus. Un scénario qui inquiète d'ores et déjà le royaume d'autant que l'indépendance du Sahara lui fera perdre le motif suprême de mobilisation populaire.