L'histoire architecturale d'Oran est intimement liée à la présence coloniale espagnole et l'un des intérêts majeurs de l'Institut Cervantès, à travers l'implication toute personnelle de son directeur, se porte sur l'état inquiétant dans lequel se trouve le patrimoine urbanistique de la ville. Oran continue de surfer sur la vague hispanique puisée dans l'histoire, relayée par les différents contrats économiques entre l'Algérie et l'Espagne et portée culturellement par l'Institut Cervantès qui s'inscrit dans une logique de diffusion de la langue et de la culture hispaniques. Mais, au-delà de cet aspect purement académique de l'institut, qui a pris, en 2008, son autonomie vis-à-vis de son antenne à Alger, son directeur, Javier Galvan, estime, pour sa part, que la particularité de l'héritage espagnol dans la capitale de l'Ouest est un atout à valoriser pour une meilleure adhésion dans le tissu social. À Oran, le statut de la langue espagnole, classée en deuxième position dans le monde, est doublement vérifié à travers le nombre de demandes de cours d'espagnol — 1 200 à 1 300 inscriptions chaque année à l'Institut Cervantès —, mais aussi par l'intérêt suscité chez les Oranais par une toute nouvelle approche qui se veut, quelque part, participative. Un défi singulier que s'est lancé Javier Galvan pour les intéresser à un apprentissage devenu rentable pour les apprenants, vu le nombre d'entreprises ibériques qui travaillent sur le sol de l'Oranie. “Des entreprises espagnoles font souvent appel à nous pour recruter des gens au profil hispanophile”, expliquera-t-il. Un engouement qui concurrencerait même le classique Centre culturel français ? Notre interlocuteur préfère plutôt parler, en évoquant les quatre institutions majeures en activité en Algérie, British Council, Goethe Institut, Instituto Cervantès, et les différentes antennes culturelles françaises, d'une volonté propre à chaque pays de diffuser sa propre culture. L'histoire architecturale d'Oran est intimement liée à la présence coloniale espagnole et l'un des intérêts majeurs de l'institut Cervantès, à travers l'implication toute personnelle de son directeur, se porte sur l'état inquiétant dans lequel se trouve le patrimoine urbanistique de la ville. Même si la sauvegarde et la restauration des forts et fortifications historiques laissés par l'Espagne n'est pas du ressort de l'Institut, “la situation n'est pas bonne et c'est à l'Etat algérien de prendre en charge ce dossier”, il n'en demeure pas moins que Madrid a initié, par le truchement de l'Agence espagnole de coopération internationale, l'AECI, à travers son programme Patrimoine et Développement, une assistance technique de référence développée par Javier Galvan, pour aider les autorités algériennes à sauvegarder et mettre en valeur le centre historique d'Oran, plus connu sous l'appellation de Sidi El-Houari, haut lieu emblématique d'une dégradation annoncée du patrimoine historique de la ville. Cependant, d'autres actions ont été menées par l'AECI, liée au ministère espagnol des Affaires étrangères, qui finance des associations algériennes activant dans le domaine de la sauvegarde des monuments, tout en lançant des ateliers liés à la formation du personnel, à l'exemple d'une école chantier avec une association oranaise mais qui, pour l'instant, n'a pas été menée à terme. Rappelons que les activités de l'Institut Cervantès voyagent entre exposition de peinture, conférences, projections de longs et courts-métrages de cinéastes hispaniques et présentation de livres.