Projet dénoncé par plusieurs historiens et intellectuels français, la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie a officiellement été installée par le secrétaire d'Etat français à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco. Et comme pour bien asseoir l'état d'esprit qui a dicté la mise en place d'une telle instance, la présidence de la fondation a été confiée à Claude Bébéar. Ce grand patron, fondateur du groupe d'assurances Axa, ancien lieutenant de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, est connu pour sa double proximité avec le Maroc et les milieux harkis et rapatriés en France. M. Bébéar est, d'ailleurs, membre du Cercle d'amitié franco-marocain, une association de lobbying en faveur du Maroc basée en France. La fondation a, en outre, désigné comme vice-président de l'association Hamlaoui Mekachera, celui-là même qui a été le principal artisan de la très controversée loi française du 23 février 2005. Le ton est donc donné. Mais, la question qui se pose a trait au fait d'associer finalement la Tunisie et le Maroc à une fondation dédiée initialement à la guerre d'Algérie. Serait-ce une tentative de noyer une initiative qui suscite déjà l'indignation y compris dans l'Hexagone ?