Moutazawij fi otla, est un monologue écrit par Mourad Senouci, interprété et mis en scène par Samir Bouanani. Ce spectacle, qui appartient au genre délibératif — un genre théâtral rarement présenté en ce mois du monologue de Batna — a été présenté, mardi soir au Théâtre régional de Batna. Dans Moutazawij fi otla, le héros est confronté à deux exigences inconciliables : retrouver sa liberté de célibataire et accepter “sa condamnation à perpétuité” dans le mariage. Un dilemme que le héros tente de résoudre en choisissant entre deux options opposées dont aucune n'est vraiment satisfaisante. Durant tout le monologue, le personnage-sujet a essayé de prendre une décision à l'issue d'une confrontation d'idées. Moutazawij fi otla est un monologue plein de dérision et d'humour pour parler d'amour et d'union à l'algérienne ; il allie ironie et légèreté pour mieux explorer les sujets sérieux. Et quoi de plus sérieux que de parler de mariage et d'amour ! Le temps avec Samir Bouanani est très court. Le comédien, maîtrisant totalement son rôle, racontant justement tout au long de cette pièce les désillusions et les affres vécues dans sa vie conjugale avec la femme qu'il vient d'épouser et qui le déstabilise, l'irrite et le passionne en même temps, a bien amusé le public. Sincèrement, il mérite les ovations bien nourries dont le public l'a gratifié la soirée du jeudi. Tant pis pour ceux ont raté la représentation du monologue Moutazawij fi otla. La nuit de mercredi, c'était le tour du monologue Prof en sous off, un texte écrit et incarné de Chiba Lahcène, d'après une mise en scène de Ferrouji Lahcène. Le monologue est une véritable plaidoirie pour les mérites du professeur. Par la présentation de ce monologue, Chiba Lahcène a, non seulement, ébranlé le public et l'a fait aussi réfléchir sur les conditions sociales de l'enseignant. Chiba Lahcène a réussi à faire toucher au public à la délicate alchimie entre “rigueur et folie”. À la fin de la représentation, les spectateurs du Théâtre régional de Batna se sont levés tous ensemble, c'était pour applaudir non seulement le monologuiste Chiba Lahcène, qui a brillé par la maîtrise de son jeu et de son élocution, mais aussi le professeur, cet être humain, qui se donne pour enseigner le savoir et éclairer leur esprit.