Ce sont des étudiantes traumatisées et apeurées qui ont décidé de fuir les résidences du pôle universitaire de Belgaïd, au moment où les autorités locales se sont engagées, jeudi, à prendre en charge le volet sécuritaire et promettre encore des mesures immédiates pour améliorer les conditions d'hébergement sur place. Le nouveau pôle universitaire de Belgaïd, distant de plusieurs kilomètres de l'université de l'Usto, est érigé dans une zone isolée, sans structures ni équipements de vie aux alentours. Alors que des travaux ont toujours lieu sur place, les clôtures de sécurité des résidences des étudiantes sont quasi inexistantes. Depuis le début de l'année, plusieurs agressions ont eu lieu et même des tentatives de kidnapping, ce qui a amené les étudiantes à organiser plusieurs mouvements de protestation pour dénoncer cette situation ainsi que les mauvaises conditions d'hébergement, comme les coupures récurrentes de l'électricité et de l'eau, le restaurant qui n'est pas fonctionnel, l'absence d'ambulance, etc. Or, vendredi après-midi, des étudiantes ont témoigné et relaté une nouvelle agression à l'encontre d'une femme de ménage alors qu'elle venait de sortir des limites des résidences. Des étudiantes, qui ont tenté de lui porter secours, ont à leur tour été malmenées par des individus venus de l'extérieur. Conséquence dramatique, les étudiantes qui ont pu se faire héberger chez des camarades, désertent les lieux, d'autres ont tout simplement choisi de rentrer dans leur wilaya d'origine. Un groupe d'étudiantes tentait, hier après-midi, de plier bagage en espérant être accueilli dans l'une des cités se trouvant à proximité de l'Usto. Une séance de travail entre l'administration et des représentants des œuvres universitaires a eu lieu pour tenter de dégager des solutions dans les jours à venir. Mais pour nos interlocutrices, c'est de l'urgence qu'il s'agit et de témoigner encore sur certaines de leurs camarades apeurées qui ont passé le week-end cadenassées dans leurs chambres. La gendarmerie devait, dès jeudi, installer un poste de sécurité, notamment pour la nuit et, du coup, rassurer les étudiantes.