Les prévisions du bulletin météo spécial (BMS) annoncé 24 heures auparavant par l'Office national de météorologie (ONM) ont été exactes. Grêle, vents violents, chute des températures et pluies diluviennes se sont abattus sur le pays. Les dégâts sont énormes. Selon la durée de validité de ce BMS, à savoir les journées du 31 octobre et du 1er novembre, pas moins de 61 accidents de la circulation ont été constatés. Ces sinistres ont engendré le décès de 10 personnes et des blessures à 120 autres. Lundi 1er novembre, 19h15 tapantes. Le ciel annonce agressivement la couleur. La grêle, en gros grêlons, s'abat sur le nord du pays. Les Hauts-Plateaux et l'est du pays concerné par le BMS, valable pour 48 heures à partir de dimanche à minuit, ont vécu un scénario similaire. La chute des températures sera brusque. Au bout de 20 minutes, la grêle cédera la place à de fortes précipitations. Sans transition. Des pluies diluviennes qui dureront jusqu'au milieu de la soirée et qui causeront d'énormes dégâts. En moins de 10 minutes, toutes les routes de la capitale sont inondées. Les cités et quartiers, mais surtout les lotissements non viabilisés et attenants aux chantiers, sont totalement ensevelis sous des tonnes de détritus emportés par la force de l'eau. Les caniveaux débordent. Du coup, ce sont les routes à grande circulation et les autoroutes qui seront touchées. De longs embouteillages se forment sur les deux périphériques de la capitale. À la sortie sud-ouest d'Alger, sur l'autoroute de Blida, ce sont plus d'une dizaine de blessés qui sont enregistrés avant 20h30. La panique prend le dessus sur les automobilistes et les routiers qui appuient sur le champignon pour échapper au blocage. Sous les ouvrages d'art, des dizaines de voitures sont garées par peur de se noyer. Mais juste après, au moins 300 véhicules sont totalement immobilisés par les eaux qui ont filtré les circuits des moteurs. Un autre accident sera enregistré sur la route de Boufarik. Là aussi, on dénombre trois blessés. Idem à Koléa où un automobiliste a été grièvement blessé dans un accident de la circulation. Et le bilan s'alourdira davantage ! Selon la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, durant la durée de validité de ce BMS, à savoir les journées du 31 octobre et du 1er novembre, pas moins de 61 accidents de la circulation routière, dont 8 mortels et 53 blessés, ont été constatés par les gendarmes à travers l'ensemble du territoire national. Ces sinistres ont engendré le décès de 10 personnes, des blessures à 120 autres, ainsi que des dégâts matériels importants à 90 véhicules. à Bab El-Oued, un toit d'immeuble s'effondre. Plus de peur que de mal, les habitants de ce quartier populaire d'Alger, encore sous le traumatisme des inondations du 11 novembre 2001, ont eu une peur bleue. À Sétif, également, l'effondrement d'un toit a fait trois blessés. Même scénario à Tlemcen où un balcon s'est effondré sans causer, fort heureusement, de dégâts. Et ce n'est pas fini ! Le réseau téléphonique sera en partie perturbé. Les appels via les réseaux des trois opérateurs de la téléphonie mobile étaient difficiles. Un scénario apocalyptique qui nous rappelle les moments douloureux du séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès et d'Alger quand toutes les communications téléphoniques étaient coupées. Le courant électrique sera aussi coupé par endroits avant 20h. Des coupures qui seront généralisées dès 20h15 à travers plusieurs quartiers d'Alger, mais d'autres villes du pays touchées par les violentes pluies et les orages. Les premiers escadrons de la police et de la Gendarmerie nationale investiront vite les routes pour venir en aide aux personnes en danger. Les éléments de la Protection civile seront, eux aussi, mobilisés. Mais pas les services chargés de pomper les eaux qui commençaient à prendre des niveaux extraordinaires. Peut-être le lendemain ? Entre-temps, les dégâts sont déjà là ! Pourtant, l'alerte a touché les 18 wilayas où le fameux BMS était en vigueur. D'où la récurrente interrogation “Faut-il prendre au sérieux un BMS ?” De surcroît un BMS valable pour 48 heures. Car, au fait, seuls les services de navigations aérienne et maritime, les services de sécurité et la Protection civile prennent acte des alertes annoncées par l'ONM. Comme si les autres services ne sont pas concernés, comme les APC, les daïras, les wilayas, les hôpitaux, etc. Une chose est sûre, les deux heures de pluie qu'a enregistrée l'Algérie lundi soir ont été d'un grand apport pour l'alimentation des barrages, pour le toilettage de nos villes salies par toutes sortes de détritus et d'immondices, mais pas d'enseignements. La loi de Dame Nature a, une fois de plus, démontré, l'insouciance de l'homme à préserver son propre environnement. Place au déblaiement et au bricolage. Mais surtout à la météo !