“On nous sort une vieille information à la veille de notre audition à Bruxelles. Je ne comprends pas pourquoi, sinon l'intention de mettre la pression sur Air Algérie”, nous a déclaré, hier, le président-directeur général de la compagnie nationale de navigation aérienne, Wahid Bouabdallah. “Air Algérie échappe de peu à la liste noire européenne. Les consultations de Bruxelles avec les autorités algériennes se sont multipliées avant la réunion du comité de la sécurité aérienne cette semaine qui vient de statuer sur une éventuelle entrée en liste noire, mais donne un nouveau délai à la compagnie nationale algérienne, selon les informations du Point.fr. L'Union européenne maintient une très forte pression sur la compagnie qui doit se mettre en conformité avec les normes de sécurité. Un premier ultimatum avait été lancé le 5 juillet, dont on pouvait lire les attendus dans le Journal officiel de l'Union européenne. Depuis janvier 2009, les contrôles dits Safa, effectués par des inspecteurs des aviations civiles européennes lors des escales dans les aéroports, montrent des manquements dans les domaines de la sécurité du transport de marchandises, de la navigabilité et de l'exploitation des appareils et des licences du personnel navigant. L'inscription sur la liste noire aurait signifié l'arrêt des vols vers Europe, ce qui représente les trois quarts de l'activité de la flotte nationale algérienne.” C'est la dernière information qui a fait, hier, le tour sur le Web et que nous reprenons fidèlement. Mais qu'en est-il exactement de la teneur d'une telle information, sinon l'intention de mettre la pression sur une compagnie qui n'a même pas été auditionnée par l'Union européenne ? Qui veut encore empoisonner une situation qui, selon le patron d'Air Algérie, “a connu une nette amélioration” ? Contacté par téléphone par Liberté, le P-DG d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah a répondu tout de go : “Il n'y a pas le feu ! Depuis que les médias ont commencé à mettre la pression sur Air Algérie, même les compagnies des assurances se sont mêlées pour augmenter les tarifs sur les vols de notre compagnie ! Moi, je répondrai aux seuls objectifs d'Air Algérie. Je vous informe que nous serons auditionnés le 10 novembre prochain à Bruxelles, d'où l'information du journal Le Point qui n'est qu'une reprise d'une ancienne. En second lieu, j'informe l'opinion publique qu'un audit européen s'est déplacé à Alger et a visité tous les magasins de maintenance de notre compagnie. Des rapports ont été faits sur la base d'informations recueillies sur place et en toute objectivité. Mieux, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de son dernier passage à l'APN, a confirmé qu'Air Algérie n'est pas inscrite sur la liste noire. Et enfin, je rassure tout le monde, il n'existe aucun danger sur nos appareils. Il y a des lacunes certes, mais de là à discréditer Air Algérie et à mener une telle campagne, il y a de quoi s'interroger sur les arrière-pensées et non sur la véracité et la teneur de l'information en elle-même !” Et le journal Le Point ne s'arrêtera pas là : il relèvera que la menace qui pèse sur Air Algérie intervient au moment où “les relations entre l'Algérie et la France s'améliorent”. Comme si le classement de notre compagnie ne relève pas de Bruxelles, mais de Paris ! D'où la manipulation et l'orientation de cette information qui se veut une campagne contre Air Algérie en Europe. Mais les responsables d'Air Algérie n'ont pas encore dit leur dernier mot, d'où la mise en avant de tous les résultats techniques, jusque-là positifs, et qui seront discutés point par point le 10 novembre prochain à Bruxelles. Sauf si le journal Le Point voulait déterrer de vieilles histoires syndico-syndicalistes qui remuent ciel et terre pour déstabiliser Air Algérie. Du reste, le patron d'Air Algérie s'engage à défendre sa compagnie contre toutes les attaques qui font de cette menace un credo pour émerger. Car, après tout, M. Bouabdallah assume pleinement qu'il ne plane aucune menace réelle de suspension, encore moins de mettre Air Algérie sur la liste noire. Rendez-vous le 10 novembre à Bruxelles…