La crise de l'argent liquide dans de nombreux bureaux de poste de la wilaya de Tizi Ouzou semble perdurer, allant jusqu'à devenir une angoisse pour certains détenteurs de comptes courants postaux (CCP) n'ayant pas pu retirer leur paie en ce début de mois de novembre, soit à moins de deux semaines des fêtes de l'Aïd El Adha. Ainsi, après avoir sévi dans la région d'Azazga, Fréha, Yakouren, Zekri, Bouzeguène, le problème semble s'étendre pour toucher d'autres agences de la wilaya tels les bureaux de poste des chefs-lieux de daïra de Maâtkas, Souk-El-Tennine, Draâ Ben Khedda (Tirmitine, Tadmaït), Mechtras, Boghni, Beni Zmenzer, Beni Douala, apprend-on de sources locales. De même, dans la région d'Iferhounène où le bureau de poste d'Illiltène attend toujours l'argent liquide afin d'apaiser un peu la demande. Dans la région des Ouadhias, le receveur est contraint à la somme dérisoire de 5 000 DA par personne, ultime solution pour partager le maigre quota d'argent liquide reçu par sa caisse. Le commun des citoyens se demande pourquoi cette absence drastique d'argent liquide dans les agences postales de la wilaya à la veille des fêtes de l'Aïd El Adha ? À Tizi Ouzou, d'aucuns imputent cette crise à la présence d'importants lots de faux billets circulant sur le marché et qui aurait été détectés dans certaines structures publiques de paiement (bureaux de poste, banques) et autres risques d'attaques qui guetteraient les convoyeurs d'argent. Alors que le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, avait indiqué, dans une déclaration rapportée par la presse, que cela s'explique par plusieurs facteurs, notamment “le virement des salaires des travailleurs à une même période”, “l'absence d'une culture d'épargne des citoyens” et, enfin, “le non-recours à d'autres modes de paiement des différentes transactions”, affirmant que “sur les 11 millions de détenteurs d'un compte courant postal, seuls six millions disposent de cartes”. En tout état de cause, cette situation de blocage et de rupture d'argent, étalée dans le temps, provoque inévitablement un mécontentement chez les détenteurs de CCP. Certains, comme ultime recours, tentent leur chance en se rendant vers les chefs-lieux urbains importants, comme Tizi Ouzou, Boghni, Draâ Ben Khedda où il existe des distributeurs automatiques de billets de banque (DAB). Un retour progressif à la normale est prévu dans les jours à venir, apprend-on d'un responsable d'une agence postale dans la région d'Aïn El Hammam, qu'il espère définitif, même si beaucoup de choses anormales sévissent déjà dans ces institutions en temps “normal”… Samedi matin à Draâ Ben Khedda, un gardien d'un établissement scolaire, payé par la commune, a failli en venir aux mains avec le responsable de l'agence postale locale en voulant savoir pourquoi sa paie ne lui est pas parvenue. “Allez dire ça à votre comptable !”, lui répliqua le même responsable, submergé par une multitude de demandes de renseignements, d'avoir… dans un vaste bureau de poste, mais grouillant comme une ruche. “La fin du monde s'approche !”, s'écrie un sexagénaire, dépité, n'ayant même pas pu avoir son nouvel avoir.