Le parti au pouvoir en Egypte a rejeté l'idée d'inviter des observateurs étrangers lors des législatives prévues fin novembre, estimant qu'une telle présence serait une “ingérence dans les affaires de l'Egypte”, a rapporté hier la presse gouvernementale. Le secrétaire général du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), Safouat al-Chérif, a déclaré que seuls des groupes locaux seraient autorisés à superviser le scrutin du 28 novembre. “La supervision étrangère est considérée comme une ingérence dans les affaires de l'Egypte”, a-t-il dit, cité par le quotidien Al-Ahram. Il a ajouté que le “Parti national démocrate et les groupes d'opposition légaux rejettent une telle ingérence”. Le mois dernier, le parti du président Hosni Moubarak avait rejeté toute “ingérence étrangère” dans les affaires intérieures égyptiennes, après les commentaires d'un responsable américain prônant la présence d'observateurs internationaux pour les législatives. Les Etats-Unis ont plaidé lundi pour des élections libres en Egypte, et renouvelé leur soutien à l'idée d'observateurs internationaux. “Les Etats-Unis restent attachés à des élections libres et impartiales en Egypte”, a déclaré devant la presse le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. La semaine dernière, le président Hosni Moubarak a promis que ces législatives seraient “libres”, après de multiples critiques d'opposants et de militants des droits de l'homme. Ces derniers jours, les Frères musulmans, le principal groupe d'opposition en Egypte, ont également accusé à plusieurs reprises les autorités de lancer une campagne d'arrestations à l'approche des législatives. Mardi, un dirigeant des Frères musulmans a indiqué que près de 600 personnes ont été arrêtées depuis l'annonce le 9 octobre par cette confrérie de son intention de présenter des candidats aux élections, parmi lesquels 250 sont toujours en prison. Le mouvement, qui présente ses candidats sous l'étiquette indépendants pour contourner l'interdiction de former des partis religieux en Egypte, avait remporté un cinquième des sièges lors du précédent scrutin en 2005.