Et parce que l'association de l'Union des écrivains algériens, que Dieu accueille son âme dans son vaste enfer !!! , est dirigée par un groupe d'écrivains made in Taïwan, cet espace est mort. Assassinée en plein centre d'Alger ! Jadis, ce lieu d'échanges créé et fondé par Mouloud Mammeri, Malek Haddad, Moufdi Zakariya, Jean Sénac, Djounaïdi Khalifa, Djamel Amrani et Kaddour M'hamessadji et d'autres, représentait “l'Algérie culturelle”. L'Algérie plurielle qui regarde vers l'avenir. Qui médite sur son futur ! Une Algérie qui refusait de donner le dos à la mer ! L'Union des écrivains fut enterrée vivante, en échange d'un petit voyage, d'un petit “sandwich” !!, d'une “promesse”, d'un “rêve” de midi !! Face à cette situation cauchemardesque, nos jeunes écrivains arabophones, qui rêvent de trouver une petite place sous le soleil de cette union, sont déçus. Démission culturelle ! Beaucoup de plumes meurent dans l'oubli ou le silence ! C'est triste de passer devant ce bâtiment magnifique au cœur d'Alger, 88, rue Didouche-Mourad, et d'y trouver un lieu fermé, triste, sombre et délaissé, décoré d'une sublime enceinte écrite en arabe et en anglais : Union des écrivains algériens ! En mon statut d'écrivain, j'appelle l'Etat algérien à récupérer cet édifice perdu et de l'attribuer à une association active. Une association pour l'emploi des jeunes, association pour non-voyants, association de musique andalouse… Une association qui le mérite, tout simplement. Quand l'association Al Jahidhyia partage la tombe avec son créateur Tahar Ouettar ! nous nous demandons : pourquoi cette blessure aussi profonde dans la société littéraire algérienne arabophone ? Certes, les espaces culturels étatiques, sans doute, jouent un rôle dans l'épanouissement d'une sorte de culture. L'encouragement d'une seule couleur d'écrivains ! Les écrivains du Bureau arabe ! Les espaces culturels appartenant au mouvement de la société civile devraient faire l'équilibre et promouvoir une culture diversifiée et plurielle. La concurrence entre les espaces culturels appartenant à l'Etat et ceux appartenant à la société civile culturelle est l'une des issues pour enjamber ou transpercer cette impasse annonciatrice d'une mort programmée de notre société littéraire. Seule cette concurrence propre, sans peur et dans le respect et la loyauté, est habilitée à faire avancer la création et à encourager de nouveaux vrais talents, dans l'écriture comme dans tous genres d'art noble. En observant la scène, je sens qu'il y a une sorte de méfiance ou de peur installée entre les institutions culturelles de l'Etat et celles des mouvements culturels de la société civile. À travers cette peur, qui englobe toute la société littéraire et intellectuelle, nous assistons à une sorte de barrage qui gêne la vie culturelle produite par les acteurs de la société civile. Ainsi, nous palpons l'oubli et l'indifférence qui frappent nos jeunes écrivains talentueux. Enfin, dans cette amertume, je vous propose de lire le nouveau roman Halabil de l'écrivain arabophone Samir Kacimi, c'est un régal. A. Z. [email protected]