Six jours durant, 18 nations se sont succédé sur scène, promouvant le dialogue interculturel grâce à la musique qui ne connaît aucune frontière. Un langage universel utilisé par les participants, sans retenue. Le rideau est tombé mardi passé sur le 2e Festival culturel international de musique symphonique d'Alger, organisé par le ministère de la Culture. Contrairement aux soirées précédentes, celle de la clôture, se voulait spéciale, originale. Originale de par la programmation et la composition de l'orchestre. C'est un orchestre symphonique grandiose. Grandiose car cosmopolite. Il a été créé à l'occasion de cette soirée. Composé d'éléments issus des différentes formations qui se sont produites lors de ce festival, et sous la houlette du grand maestro syrien Missak Baghboudarian, cet orchestre a interprété trois grandes œuvres musicales : Shéhérazade, suite symphonique (Op. 35) de Rimsky-Korsakov, Danses polovtsiennes (composition avec chœur), d'A. Borodine, Carmina Burana de Carl Orff, ainsi que des chansons issues du terroir algérien, Wa min li bidjism, Ya men dari. Une interprétation magistrale, fabuleuse et sublimissime. Malgré la pluie qui commençait à tomber en fin d'après-midi, le public a été nombreux à effectuer le déplacement. À 19h, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi affichait complet. Aucune place de libre. Une présence massive battant les records d'affluence. C'est une salle archicomble au point où beaucoup de personnes sont restées débout, que se soit à l'orchestre, au premier et deuxième balcons et ou poulailler. Une foule impressionnante, constituée d'amateurs de la belle musique et surtout de jeunes. Tout ce beau monde écoutait dans un silence religieux la belle mélodie que “fabriquait” ces faiseurs de musique. Une belle exécution, une exquise interprétation. Au point où à la fin de chaque partition, c'est un standing ovation que réservaient les spectateurs aux musiciens. Surtout quand la chorale de l'Orchestre symphonique national a interprété Carmina Burana qui est devenue une ode à l'Algérie. Les paroles ont été traduites vers l'arabe par Rabah Kadem. Plus qu'un hymne, c'est une reconnaissance que ce chef de la chorale de l'Orchetre symphonique national voulait transmettre. Emouvant. Des youyous fusaient de toutes parts ! Il y eut même un rappel.Par ailleurs, cette soirée de clôture fut l'occasion pour la ministre de la Culture Khalida Toumi, présente au concert, de rendre hommages aux grand maîtres et compositeurs algériens : Iguerbouchen, Abdelwahab Selim, Haroun Errachid et Chérif Kortbi. “Leur âme était présente ce soir !” a-t-elle déclaré. Elle a exprimé entre autres sa “fierté d'être ministre de la Culture avec l'Orchestre symphonique national”. Elle a eu une tendre pensée à son professeur de musique au lycée Hassiba-Ben-Bouali, qui l'a initiée à la musique classique universelle. Après avoir remercié et félicité les musiciens, le commissaire du festival Abdelkader Bouazzara, les pays participants et leur chancellerie accréditée à Alger, la ministre de la Culture procéda à la remise de trophées au chef d'orchestre syrien Missak Baghboudarian, qui a dirigé avec brio l'orchestre cosmopolite, ainsi qu'à des musiciens et compositeurs algériens dont Mohamed Boulifa, Nachid Bradraï, Mohamed Issola, Rachid Saouli, Kheïra Mokrane et Rabah Kadam, une manière de leur rendre hommage et de les remercier pour leur apport à la musique. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine à la même date.