Etant une culture très réduite à travers les régions steppiques, la production de la luzerne est en phase de connaître un essor considérable dans ces vastes territoires où l'élevage bovin a fait une entrée fulgurante ces dernières années. En effet, cette espèce de plant constitue un aliment privilégié pour l'accroissement de la production laitière et un substitut au déficit fourrager généré par des années de sécheresse. Aussi, ce programme d'introduction de luzerne répond à des impératifs liés à la valorisation des potentialités que recèle cette région aussi bien en sol qu'en eau superficielle et souterraine, chose qui rend adaptable cette culture, pour peu qu'un soutien technique et matériel soit de mise, à l'instar de l'utilisation des ouvrages d'épandage de crues. C'est à ce titre d'ailleurs que la première expérience a été débattue, la semaine passée, à l'ITMA de Djelfa concernant l'exploitation à grande échelle de la zone Oued Djedi, qui regroupe des centaines d'agriculteurs répartis à travers 8 communes des wilayas de Laghouat et Djelfa, avant qu'elle ne s'étendent probablement à Oued Namous, que partagent les wilayas de Béchar, Naâma et El Bayadh, ainsi que l'oued Touil du côté de Tiaret. Le fédérateur de ce projet, le Haut commissariat au développement de la steppe, compte mettre toute son expérience et ses moyens afin que la pratique soit étendue à travers toutes les wilayas steppiques, et ce même si l'intention reste l'exploitation de très grandes étendues se trouvant dans des territoires mixtes, à savoir les zones inondables des oueds Djedi, Namous et Touil. Par ailleurs, même si l'expérience n'est pas nouvelle en son genre, puisqu'elle a été déjà introduite dans les années 1940 dans la région de Tadjmount à Laghouat avant qu'elle ne disparaisse après l'indépendance, elle sera, à coup sûr, d'un grand apport aux milliers d'éleveurs qui ne cessent de monter au créneau, à chaque fois que l'aliment de bétail se trouve détenu par différents spéculateurs. Ainsi, pour les responsables du HCDS, cet objectif doit être la cheville ouvrière de tous les acteurs du secteur de l'agriculture qui sont appelés, désormais à multiplier leurs efforts afin d'assurer une meilleure rentabilité économique et agricole en vue d'obtenir des rendements pouvant dépasser de loin ceux de la céréaliculture notamment. Par ailleurs, les responsables de l'Onab ont mis leur grain de sel en se disant disposés à l'achat de la totalité de la production des agriculteurs moyennant un contrat entre les parties sur la base d'un prix référentiel. Pour les agriculteurs présents au regroupement, la nécessité d'être accompagnés par les instituts spécialisés, le soutien de l'Etat pour l'acquisition du matériel spécifique et la régularisation du foncier agricole sont autant de contraintes à élaguer, ce à quoi un rendez-vous est pris pour le mois de février prochain pour le lancement effectif de l'opération, avec 47 agriculteurs déjà enregistrés par les services du HCDS, pour une superficie estimée à 300 hectares, à côté des 33 hectares déjà productifs.