La JSK éliminée par Coton-Sport Les Canaris tournent le dos à l'Afrique Après plus de trois années d'invulnérabilité en Coupe de la CAF, le tout ponctué par l'octroi de trois trophées consécutifs (2000, 2001 et 2002), la JS Kabylie a finalement fait ses adieux à la compétition africaine après son élimination, dimanche après-midi, consommée au stade de la Réunification de Garoua face au Coton-Sport du Cameroun (2-1). Et si l'on n'accordait pas beaucoup de chances aux Canaris après leur semi-échec d'il y a quinze jours au match-aller disputé au stade du 5-Juillet face aux redoutables “Cotonniers” de la province du Nord-Cameroun, il n'en demeure pas moins que ce match-retour, disputé avant-hier à Garoua, aura engendré beaucoup d'amertume et surtout de frustration au sein de la formation kabyle. Et pour cause, la JSK est passée tout près de l'exploit en dépit de l'arbitrage tout simplement scandaleux du Tchadien Harouna Ladoual et d'une pression considérable de l'adversaire camerounais. D'emblée, l'arbitre tchadien se mit à distribuer des cartons à la pelle du côté algérien, pour fermer carrément les yeux sur des fautes flagrantes des Camerounais très agressifs, surtout en première mi-temps où le camp algérien avait été littéralement assiégé par des Camerounais très athlétiques et portés aux nues par un public très passionné mais aussi très sportif. L'excellent Gaouaoui avait alors étalé toute sa classe internationale pour repousser des tirs bien appuyés des Camerounais et la JSK réussit, dans un premier temps, à faire douter le Coton-Sport d'autant plus qu'à la pause, le tableau affichait 0-0. Puis, vint cette erreur monumentale de la défense kabyle qui fit preuve d'une grosse hésitation pour permettre à l'avant-centre Soussia de fusiller de très près Gaouaoui (59'). Dans un geste de méchanceté gratuite, le même Soussia fut expulsé, deux minutes après, pour une agression manifeste sur Zafour (61'), ce qui a contraint le Coton-Sport à évoluer à dix après l'heure de jeu. Curieusement, après le 1er but camerounais, la JSK adopte un autre dispositif d'attaque et malmena alors la défense adversaire pour parvenir enfin à boucler la marque par le jeune remplaçant Larbi qui reprit d'une tête plongeante un centre de Raho (75'). À 1-1, la JSK tenait bien sa qualification mais il était dit que l'arbitre allait encore faire des siennes pour fermer honteusement les yeux sur un hors-jeu de l'international congolais Ezanga tout heureux de se présenter seul face à Gaouaoui pour redonner l'avantage à son équipe (78') malgré l'énergique protestation des joueurs et des dirigeants kabyles qui a d'ailleurs entraîné l'expulsion du terrain du président Hannachi, visiblement outré par la passivité de l'homme en noir. Dès lors, les jeux étaient faits et la JSK dut quitter, la mort dans l'âme, cette coupe de la CAF qu'elle avait pourtant bien courtisée durant ces trois dernières années. MOHAMED HAOUCHINE À quelque chose malheur est bon La JSK quitte la Coupe de la CAF après l'avoir gagnée — fait inédit dans les annales du foot africain — trois fois de suite. Un prestigieux record. En dépit des déclarations rassurantes de Moh Chérif Hannachi et Yazid Sandjak, on savait que le match-retour en terre camerounaise ne serait pas une ballade de plaisance. Car en plus de l'adversaire sur le terrain, il fallait compter aussi sur l'arbitrage à l'africaine, qui est une vieille connaissance. En vérité, l'élimination de la JSk est scellée pour l'essentiel au match aller où l'équipe, en panne flagrante de génie offensif, n'a pas su prendre les longueurs d'avance, synonyme d'assurance. Mais bon, cette élimination attendue par certains, voire même souhaitée par d'autres, qui font la fine bouche sur la valeur de la Coupe de la CAF, n'entame en rien le prestige de la JSK. Une grande équipe, c'est celle qui gagne, certes, mais c'est aussi celle qui perd et qui sache vite rebondir sur des déboires. Pour les camarades de Zafour, il s'agit vite de fermer dans leur tête la parenthèse de l'équipée africaine, pour se concentrer désormais sur la compétition nationale. Cela fait quand même des années que la JSK n'a pas gagné un titre de championnat, qui est en fait le véritable étalon-mesure du santing d'une équipe de football digne de ce nom. D'une certaine façon, les trois coupes de la CAF ont eu l'effet d'un bel arbre qui cache la forêt de l'inaptitude de la JSK à se rehisser au niveau d'une époque — pas si lointaine — où, avant même le début d'une saison, elle était donnée d'avance vainqueur de championnat d'Algérie. Il s'agit pour Moh Cherif Hanachi et Sandjak de réintégrer cet esprit conquérant chez les joueurs. À coup sûr, la concurrence sera très rude cette année avec des postulants du calibre de l'USMA, le WAT, l'Entente, le CRB et le MCO. En plus du travail psychologique que doit faire Lyazid Sandjak pour remotiver ses éléments, le compartiment offensif constitue actuellement le maillon faible de l'équipe où Saïb est obligé d'être à la fois au four et au moulin, c'est-à-dire créer le jeu et marquer des buts. C'est trop pour un joueur, quand bien même il s'appelle Moussa Saïb. Il est vrai que la qualification de Benayen et le retour prochain de Amaouche sont de nature à offrir plus d'alternatives et de solutionstions offensives à un entraîneur qui, à sa décharge, est prisonnier d'un recrutement qui n'a pas toujours été des plus pertinents. Justement, la fin de l'aventure africaine permettra à qui de droit de voir toutes ces failles. Comme quoi à quelque chose élimination est bonne. N. SEBTI Sandjak : “Nous sommes tombés dans un traquenard” Le coach de la JSK, Nasser Sandjak, se souviendrait certainement longtemps de ce match Coton-Sport/JSK et surtout de l'arbitrage malhonnête du Tchadien Harouna Ladoual. Durant toute la partie, il n'a pas cessé de gesticuler et de crier au scandale jusqu'à se faire rappeler à l'ordre plusieurs fois. En fin de partie, il ne pouvait contenir sa colère à propos de l'arbitrage. “Nous sommes tombés dans un véritable traquenard car les trois arbitres, le directeur de jeu et ses assistants s'étaient entendus pour faire perdre la JSK”, dira Sandjak. “De ma vie, je n'ai vu un arbitrage aussi scandaleux, c'est honteux pour le football africain. Je suis déçu par une défaite aussi injuste mais je suis fier de la production de l'équipe qui a fait douter le Coton-Sport dans son fief et qui aurait pu prétendre aisément à la qualification mais l'arbitre en a décidé autrement, ceci dit, il faut se remettre au travail pour oublier cette coupe de la CAF très harassante et se pencher sérieusement sur la compétition nationale”, dira encore Sandjak qui pense continuer sa tâche à la barre technique de la JSK. Diaye : “Je m'attendais à un match difficile !” L'entraîneur sénégalais de Coton-Sport, Lamine Diaye, était aux anges après la qualification de ses poulains aux 1/2 finales de la Coupe de la CAF au détriment du tenant du titre, la JSK. “Personnellement, je m'attendais à un match très difficile, car je savais bien que la JSK allait réagir au maximum à Garoua après avoir raté son match aller. La rencontre a été très disputée de part et d'autre et le Coton-Sport a eu le grand mérite de croire à la victoire jusqu'au bout”, dira Diaye. Quant à son appréciation sur l'arbitrage, le coach du Coton-Sport dira simplement : “C'est cela l'arbitrage africain tantôt comme ci tantôt comme ça.” JSK s'intéresse au Congolais Ezanga Si les deux internationaux maliens Mentore Dekroué et Mamadou Diallo sont rentrés avec la JSK hier à Tizi Ouzou pour effectuer d'autres essais au stade du 1er-Novembre, il n‘en demeure pas moins que le président Hannachi a profité de son séjour au Cameroun pour prendre contact avec les deux joueurs étrangers du Coton-Sport, en l'occurrence l'international congolais Zanga et le Libérien Sessay. les deux joueurs en question se sont déclarés prêts à venir jouer en Algérie et surtout “fiers de porter les couleurs de la JSK”. M. H.