Les émeutes ont repris de plus belle, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'agence Air Algérie a été vandalisée et le siège de la Casoral attaqué. C'est vers 13 heures que les premiers émeutiers font leur apparition avec leur arsenal de guerre : des pierres et des morceaux de carrelage arrachés des trottoirs. Des barricades sont installées au milieu de la chaussée de la rue Abane-Ramdane. Les premiers jets de pierres ciblent le siège de la Cnep dont la façade est en verre. La bâtisse subit une avalanche d'obus qui fera voler en éclats nombre de vitres. Les policiers réagissent avec une rare violence. Les manifestants sont pris dans un mouvement de sauve-qui-peut. Mais ils reviennent à la charge avec leurs “armes” habituelles. Devant l'ancienne mairie, les affrontements sont d'une rare violence ; l'on a failli en arriver au corps à corps. Mais la pluie de grenades de gaz lacrymogène a poussé les émeutiers dans leurs derniers retranchements. Des échanges d'amabilité fusent alors entre les “belligérants”. À la cité Cnep, c'est le même topo. Routes barrées, lampadaires arrachés, brimades, injures, avant que n'éclatent les affrontements. À Draâ-Ben-Khedda, les émeutes ont éclaté dans la matinée. Les manifestants s'en sont pris au siège de la BNA, avant d'attaquer le siège de l'APC. La présence des services de sécurité à l'intérieur de l'immeuble a évité le pire. Cela n'a pas été le cas de la BDL de Aïn El-Hammam qui sera incendiée. À l'intérieur de cette banque, tout a été brûlé hier après-midi. Des centaines de jeunes ayant voulu marcher contre la vie chère ont été pourchassés par les forces antiémeutes. C'est pourquoi ils s'en sont pris aux édifices publics. Même l'ancien siège de la Badr, actuellement inoccupé, n'a pas été épargné. La petite de ville de Tadmaït, 20 km à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, a connu, elle aussi, une nuit agitée. Des jeunes se sont attaqués au commissariat de la ville. L'obscurité aidant, les manifestants ont blessé plusieurs policiers qui ripostaient par des bombes lacrymogènes. En début de soirée, un calme précaire règne au centre-ville de Tizi Ouzou ; des pneus usagés brûlent au milieu de la chaussée, alors que les émeutiers sont rentrés, les policiers exténués se reposent à même le sol, l'œil vigilant…