Les services de sécurité ont ouvert une vaste enquête sur “l'identité” des émeutiers impliqués dans les derniers évènements. Selon une source sécuritaire, “les investigations porteront sur le passé des émeutiers impliqués et aussi sur leur tendance et leur fréquentation, soit une enquête sociale approfondie” afin de situer les responsabilités dans les dernières émeutes et identifier les meneurs et les manipulateurs. Les services de sécurité ont procédé aussi, depuis samedi, à la présentation des émeutiers arrêtés aux différents tribunaux de la capitale. L'audition des inculpés a duré plusieurs heures avant que le magistrat ne rende sa décision tard dans la nuit. 12 émeutiers impliqués, arrêtés par les services de la gendarmerie, ont été présentés samedi devant le tribunal de Chéraga. 8 d'entre eux ont été écroués pour attroupement et trouble à l'ordre public. Les mêmes services ont présenté le même jour 10 émeutiers devant le tribunal d'El-Harrach où 8 ont été écroués. Selon une source sûre, plus de 70 personnes impliquées dans les émeutes ayant secoué la capitale ont été arrêtées par les services de la GN dont 2 mineurs à Tessala El-Merdja qui tentaient de saccager et piller un dépôt de boissons alcoolisées. Les personnes arrêtées seront incessamment présentées devant la justice alors que les services de sécurité ont reçu des instructions pour libérer les mineurs après leur audition. Le plus grand nombre des émeutiers a été enregistré au niveau du tribunal d'El-Harrach où près de 35 émeutiers impliqués dans les pillages de l'opérateur Nedjma à Dar El-Beïda et des magasins ainsi que de l'usine Continental et Agenor à Baraki ont été écroués alors qu'au niveau du tribunal de Hussein-Dey, 46 émeutiers ont été présentés depuis samedi devant le magistrat instructeur de la 3e chambre. La présentation se déroule toujours. On apprend que les inculpés dans ces émeutes ont été traduits devant le juge d'instruction au niveau de ces tribunaux. Selon un avocat, “on n'écarte pas que l'affaire sera qualifiée comme crime et pas de délit comme c'était le cas, vu la gravité des faits”. Les inculpés sont poursuivis d'atteinte à l'ordre public, attroupements armés, vol des biens d'autrui dont l'attroupement armé, destruction de biens publics et agression sur policiers dans l'exercice de leur fonction. Ils sont plus de 52 émeutiers écroués depuis samedi et les présentations sont toujours en cours. Le ministre de l'intérieur Daho Ould Kablia a déclaré avant-hier que “des interpellations ont été effectuées et les tribunaux seront saisis à cet effet”. Un dispositif de sécurité draconien a été mis en place aux alentours des tribunaux. Ce qui reflète la crainte des services de sécurité quant à de probables troubles pouvant survenir au terme des poursuites judiciaires. Les parents et familles des inculpés n'ont pas été autorisés à y accéder et l'atmosphère est toujours électrique. Des affrontements ont repris dans la soirée d'avant-hier à l'est de la capitale, selon une source sûre, deux émeutiers ont été touchés par balles en caoutchouc alors qu'ils tentaient d'investir la zone industrielle, malgré les tirs de sommation des policiers antiémeutes. Ils ont été transférés à l'hôpital de Rouiba.