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“Le patrimoine oral est en danger”
SEDDIK MESLEM, CONTEUR PROFESSIONNEL, À “LIBERTE”
Publié dans Liberté le 03 - 02 - 2011

Son histoire est un véritable conte. Son inspiration, il la tient de sa mère qui l'a abreuvé de dizaines d'histoires quand il était petit. Malgré les difficultés rencontrées au quotidien, il tient bon trouvant son énergie dans son âme d'enfant qu'il a su préserver. Son rêve est présenter son spectacle Si j'étais à Gaza devant les enfants de cette ville.
Liberté : Tel un troubadour, vous sillonnez les différentes régions pour [ra] conter des histoires de grands-mères. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à choisir ce métier ?
Seddik Meslem : Cela était un processus logique dans mon parcours. Ça a commencé très doucement, depuis mon jeune âge. Être conteur est un choix personnel. Durant les années soixante-dix, j'ai commencé à me familiariser avec les planches du théâtre de Sidi Bel-Abbès entre autres, avec lequel j'ai grandi. Ça a été, pour moi, la meilleure école. J'ai eu la chance de connaître Kateb Yacine, et de voir évoluer Alloula et Kaki. J'ai énormément appris avec ces hommes de culture. Pour parachever cette formation, j'ai eu, entre les mains, une œuvre d'un autre homme que le destin a voulu que je connaisse, Machaho ! Tellam Chaho, de Mouloud Mammeri. Une œuvre qui m'a littéralement éclairé sur ce que je cherchais des années durant. Je buvais avidement cette œuvre et durant laquelle l'image de ma mère ne quittait pas mes yeux. Sa voix bourdonnait dans mes oreilles. Ce fut la remarquable lecture d'une œuvre que je n'ai jamais faite durant toute ma vie. “Le trésor” était alors trouvé. Il est entre mes mains ! Dans cette œuvre, j'ai découvert les contes que ma mère me racontait. Je passais alors de l'oralité à la transcription. Ma mission était de traduire ces contes en arabe populaire. Un travail de longue haleine ! Fier du résultat, je racontais certains contes à des amis qui prenaient plaisir et écoutaient avec attention.
Raconter des histoires est une tradition qui a déserté les foyers algériens. Quelle en est la cause ?
Oui. Peu de familles se retrouvent au tour du conte. La société a évolué rapidement. Il y a également l'éclatement de la famille traditionnelle avec les nouvelles technologies comme la télé le cinéma et autres formes qui ont fait de l'ombre au conte. Toutefois, il demeure fortement inculqué dans note mémoire populaire. Il a traversé des générations. C'est l'un des plus anciens arts. Il est lié à la création orale de l'homme.
Vous participez à plusieurs manifestations culturelles, ici et ailleurs. Existe-t-il un réel engouement du public ?
Il y a une forte demande à tous les niveaux : dans les universités, les centres culturels, les écoles… Il y a un grand intérêt du public tout âge confondu. Car le conte s'adresse à tout le monde. Il m'est arrivé d'avoir une assistance variant entre 200 et 500 personnes. C'est un moment fort et de partage.
Le patrimoine immatériel est en danger de perdition. Tout un programme a été élaboré pour sa sauvegarde. Qu'en est-il pour le conte ?
Le patrimoine oral est en danger. Comme disait Mouloud Mammeri, “tous ces contes sont oraux. Ils ont, pour venir jusqu'à nous, traversé des dizaines de générations. Peut-être vivent-ils les dernières années où nous pouvons les entendre encore sous cette forme”. Aujourd'hui, le ministère de la Culture a tous les pouvoirs juridiques et moyens financiers de promouvoir et de préserver le patrimoine culturel, matériel et immatériel, à travers des spectacles et tournées nationales où le gouale peut suivre le chemin du conte et de la transmission de notre culture. Il ne faut pas perdre de temps ! Le retard ne se rattrape jamais ! C'est une urgence ! Notre pays est riche. Il regorge de compétences, pour peu que l'on s'y intéresse. Je ne peux que reprendre l'appel qui a été lancé par Mouloud Mammeri.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?
Au début, il était difficile de faire admettre à ceux qui gèrent les espaces culturels que le conte est un art majeur. Souvent, ces espaces étaient fermés au conte et au conteur, mais, avec le temps, j'ai rencontré des esprits ouverts au conte. Cela fait 20 ans que je pratique cet art. J'ai participé à quelques grands évènements dont le Festival panafricain 2009 à Alger 2009, le Festival de Rio Loco en France (j'ai représenté le Maghreb), la Fête de l'Humanité, le Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès où le conte figure au programme, ainsi qu'à d'autres manifestations relatives au conte en Algérie, et dernièrement au 2e Festival international des arts de l'Ahaggar à Tamanrasset.


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