La zaouïa Sidi Benaouda El-Chaâlal de Sougueur s'est distinguée, durant le week-end dernier, par une impressionnante manifestation consacrée au premier anniversaire du décès de son moqadem, El-Hadj Mohamed Chaâlal, qui a regroupé de nombreuses figures emblématiques, tant du monde religieux que politique du pays. En effet, Ali Haroun et Salim Saadi, respectivement membre de l'ex-HCE et ex- ministre, ainsi que des personnalités émérites du monde spirituel, représentant diverses zaouïas du pays, ont répondu à l'appel en guise de reconnaissance et de témoignage au patriotisme, à la piété et à l'humanisme auxquels de l'érudit. Natif de Sougueur en 1930, Hadj Mohamed Chaâlal, imam de la mosquée El-Atiq, a appris le Coran dès son jeune âge, et ce avant d'aller perfectionner son savoir spirituel, auquel il conjugua les études en langue arabe, à Mostaganem où il était adepte de plusieurs chouyoukh de renom, tels que Si Mohamed Takouk et Sid Ahmed Echcherif Latrech. Peu avant la guerre de libération, il se retrouva à Lardjem, dans la wilaya de Mostaganem où il prit la fonction de receveur de l'agence postale. Au début de la Révolution, il fût un jour découvert par le colonel Bounaama qui le sensibilisa pour s'aligner dans le sillage de la lutte. Ainsi, pour les besoins du maquis, il simula un incendie au sein de l'agence postale pour s'emparer de l'argent qu'il devait remettre aux dirigeants du mouvement national de l'époque qu'il rejoignit aussitôt. Mais le sort a voulu que sa combine soit vite découverte par l'armée coloniale qui l'avait arrêté et condamné à mort. En France, il intégra la Fédération de France où il assurait, selon le témoignage d'Ali Haroun, le rôle de chef régional dans la région Est de ce pays. Après l'indépendance, il décrocha une licence en littérature et assura plusieurs fonctions au sein de la recette des contributions diverses et du CFA de Tiaret, ainsi que celle d'enseignant au sein de l'école régionale d'administration d'Oran. Une fois en retraite, et jusqu'à son décès, le 22 février 2010, El Hadj Mohamed Chaâlal s'est consacré à des actions de bienfaisance et à l'enseignement du Coran au sein de la mosquée El-Atiq, où il était imam, et de la zaouia El- Chaâlal de Sougueur. Néanmoins, les témoignages recueillis sur place auprès de son gendre Zitouni Hadj Benatia, représentant de l'UNZA à l'étranger, de Ali Haroun, de Salim Saadi et bien d'autres parmi ses amis s'articulent autour de la simplicité, la modestie, l'humanisme et le courage qui caractérisaient le défunt.