Il est dit qu'à Oran, les autorités ne veulent en aucune manière et par tous les moyens laisser les étudiants occuper les espaces publics pour y porter leurs revendications et interpeller les décideurs. En effet, hier, plus d'une centaine d'étudiants du département d'architecture de l'Usto Mohamed-Boudiaf se sont rassemblés devant les locaux de l'ENTV et de la radio El-Bahia. Après la répression de leurs deux marches, la semaine dernière, ces mêmes étudiants, encore plus nombreux, cette fois-ci, entendent toujours exprimer, en dehors du campus, leur rejet de la politique du ministre de l'Enseignement supérieur et son autisme à leur égard. “Halte au bricolage, étudiants en colère, enseignement supérieur, diplôme inférieur !” scandaient les futurs architectes regroupés au milieu de la placette en face du siège régional de l'ENTV. Alors qu'à aucun moment ils n'ont perturbé la circulation, la police n'a pas hésité à les charger faisant, une fois de plus, un usage disproportionné de violences physique et verbale. Frappant à tour de bras, traînant sur le sol comme de vulgaires paquets des étudiantes ciblées délibérément, les trois fourgons de police ont été, en quelques instants, remplis par des jeunes étudiants dont les pulls et vestes n'ont pas résisté à ce traitement. “Nous voulons nous regrouper pacifiquement, on ne gênait personne et pourtant regardez ce qu'ils nous ont fait”, témoignent des étudiants qui en appellent à la solidarité de tous les citoyens. Dans la foulée, les appareils photo et portables sont arrachés des mains des étudiants qui filmaient les scènes de l'intervention policière. Au bout d'un moment, et après négociations avec les officiers de police, les étudiants de l'Usto se rendront à la wilaya où ils retrouvèrent un autre groupe d'étudiants de l'Institut de sécurité et maintenance industrielle en grève également pour les mêmes raisons. Joignant leurs slogans et détermination, l'ensemble des étudiants, plus de 300 à cet instant, restèrent ainsi durant plusieurs heures sous un soleil de plomb. LOUKIL D.