“Tlemcen ou la nouba andalouse” du scénariste et réalisateur Chérif Aggoun, est le titre du 7e film sur les 35 présentés en avant-première dans le cadre du cycle cinématographique de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique”. Contrairement aux précédentes séances, celle de mercredi s'est déroulée au Centre international de presse, Rachid Baba-Ahmed, qui s'est avéré trop exigu, car la maison de la culture Abdelkader-Alloula, où les autres films ont été projetés, abrite, jusqu'au 6 mai, le Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes. Le film, qui commence et se termine par la chanson de Boumediène Bensahla “Ya dhow ayani” (Oh, lumière de mes yeux !), interprétée en solo par Lamia Madani, de l'association Sandoucia d'Alger, relate, en 50 minutes, l'histoire de Tlemcen avec les images de la grande mosquée, du tombeau de Sidi Boumediène et de celui du rabbin Ephraïm Enkaoua, du Méchouar avec une simulation de la résistance de Tlemcen contre l'occupant, de la Giralda de Séville (ancien minaret de la Grande mosquée almohade en Andalousie), de Mansourah, des rivages de Honaïne et, en toile de fond, leur attache avec la musique classique dite andalouse héritée depuis la chute de Grenade et l'exode des artistes et intellectuels de cette cité vers la capitale des Zianides. Au cours du débat de 30 mn, il a été reproché au réalisateur de ne pas avoir expliqué par l'image et le son, comme le titre le suggère, que la musique arabo-andalouse est constituée autour d'un cycle de 24 noubas originelles, dont seule la moitié subsiste et serait inaltérée ; de ne pas avoir introduit la petite histoire sur les cascades d'El-Ourit où le grand maître cheikh Larbi Bensari qui excellait dans le rebeb et la kouitra a très souvent animé sur place les mémorables joutes musicales. Chérif Aggoun a répondu : “J'avais l'ambition de raconter l'histoire de Tlemcen sous la forme d'une nouba, c'est peut-être prétentieux de ma part, mais comme en littérature, on peut considérer ce film comme un essai et non pas un roman”. Et d'ajouter que “c'est une fresque et une épopée de l'histoire de Tlemcen qui met en valeur son patrimoine matériel et musical.” Le conservateur du musée de Tlemcen, M. Chenoufi, qui a commenté une partie des images projetées, a estimé pour sa part lors du débat : “que ce documentaire est un hymne à la musique andalouse, une passerelle entre Tlemcen et l'Andalouse à travers la richesse des archives qui expliquent comment la musique andalouse s'est développée dans cette cité ancienne”. Le réalisateur du film documentaire a tenu aussi à souligner les difficultés d'accès aux archives, affirmant qu'il a puisé l'essentiel des écrits d'Ibn Khaldoun, estimant que les historiens, ethnologues et anthropologues doivent davantage s'impliquer pour apporter leur contribution à l'écriture de l'histoire.