Rien ne va plus à l'hôpital Lakhdar-Bouzidi. Le directeur a été suspendu par le wali, à l'issue de deux enquêtes concernant des accusations portant sur des malversations, vol de médicaments, détérioration des équipements ainsi que détournement de denrées alimentaires. L'argument avancé par le premier responsable de la wilaya est le fait que la directrice de l'administration locale, admise à l'hôpital en question à la suite d'un malaise, y a été mal prise en charge. Autrement dit, elle n'a pas bénéficié d'“un examen radiologique, pour la simple raison que l'établissement n'a pas de radiologue. Si un responsable de l'exécutif est malmené dans cette structure, qu'en est-il alors du simple citoyen ?” se demande le wali qui a pris cette décision à titre conservatoire. Une décision qui a apparemment été mal perçue par le personnel de l'hôpital qui a vite réagi. “Qui peut sérieusement penser que c'est le vrai motif de cette mesure ?” s'interrogent certains médecins rencontrés au niveau de l'EPH qui ont tenu à relever les améliorations notoires enregistrées dans la couverture médicale, le fonctionnement du plateau technique et la qualité de la prise en charge des patients. C'est ainsi que les équipes de garde médicale sont passées de deux à trois praticiens et les gardes spécialisées couvrent des périodes plus larges du fait de l'introduction de la formule de l'astreinte dans les spécialités dont l'effectif est trop faible. Certains praticiens dépassent les dix astreintes par mois tout en assurant un service de jour régulier. Par ailleurs, le service de réanimation bénéficie d'une couverture médicale de médecine générale et spécialisée 24h/24h, alors qu'il y a huit mois, les malades de ce service, souvent inconscients, étaient abandonnés sans couverture médicale toutes les nuits et tous les week-ends. Des gardes de techniciens en radiologie sont assurées 24h/24h et 30j/30j, de même que des cadres paramédicaux spécialisés dans la manipulation du scanner assurent la garde 24h/24h et 30j/30j.